Ce mercredi, les travailleuses et travailleurs du secteur des titres-services ont entrepris un mouvement de grève inédit, à l’initiative de la CSC. Les raisons ? Les employeurs refusent une hausse salariale de … tenez-vous bien… 1,1%, conformément à l’accord interprofessionnel de 2019 ! Le salaire moyen dans le secteur est de … 11,50 EUR brut / heure, sachant que le salaire minimum en Belgique se monte à environ 9,65 EUR brut / heure (1.340 EUR net / mois pour un salarié vivant seul). Les employeurs ne se disent prêts qu’à offrir une misérable prime nette unique de 65 euros pour deux ans.
Selon une étude datant de 2016 réalisée par deux chercheurs de l’UCL auprès de 824 aides-ménagères, leur rémunération moyenne mensuelle (1.070 EUR brut) est inférieure au seuil de pauvreté (lien vers l’étude : https://www.academia.edu/…/Le_quasi-march%C3%A9_des_titres-…). Les facteurs principaux expliquant cela sont les suivants : la faiblesse du salaire horaire, la pénibilité physique et mentale du travail empêchant beaucoup d’aides-ménagères de travailler à temps plein, les nombreux déplacements entre le domicile des usagers, déplacements non pris en compte dans les heures de travail et donc non rémunérées.
Plusieurs études de la FGTB et de la VUB (Vrije Universiteit Brussel) révèlent que 70 à 84% des aides-ménagères sondées se plaignent de douleurs musculaires, aux articulations et au dos. Par ailleurs, en raison de l’exposition aux nombreux produits chimiques se trouvant dans les produits de nettoyage, les maladies pulmonaires causent davantage de décès parmi ces travailleurs que parmi le reste de la population.
Dans un communiqué de la FGTB, on apprend que, le 30 décembre 2019, le couple Mellemans, propriétaire d’un des plus grands groupes de titres-services du pays, s’est octroyé 6,8 millions d’euros de dividendes.
La grève doit se poursuivre et les différentes grèves, ci et là, doivent dépasser, transcender, leur périmètre et se lier les unes aux autres comme les différents maillons d’une chaine.
Le 13 janvier, une manifestation est prévue à Bruxelles pour dénoncer les abus dans le secteur et réclamer des salaires décents. Nous y serons. Et vous ?