“Bonjour à tous. J’ai 32 ans, je suis montois et travaille dans le social. J’ai milité un certain temps au PTB. Aujourd’hui, je fais partie de Rupture & Renouveau. Dans les lignes qui suivent, j’explique pourquoi j’ai quitté le PTB en faisant le lien avec un fait d’actualité : la fameuse « Grande Colère ».Votre attention chers amis et camarades ! La victoire est proche ! Il y eu un jour « le grand bond en avant », « la révolution culturelle »… Eh bien ! dans quelques semaines il y aura « La Grande Colère » du PTB ! Il faudra vous armer de vos plus beaux sourires lors de cette balade dominicale, les caméras seront au rendez-vous ; ça va être trop cool !
« Secouons-les » s’écrient les guides ptbistes. Et puis quoi ? Les laisser en place ? Chez les acolytes de Raoul et cie, il n’est plus question de balayer la vermine capitaliste mais de la cacher sous le tapis. Pour eux, il n’est plus question d’être la locomotive qui tire la révolution mais d’être un simple appareil qui reprend et exprime les « revendications de la rue », sans aller plus loin.
Fini le temps où le parti prônait le renversement du capitalisme et y aspirait réellement ; aujourd’hui leur position est de porter des mesures « anti-austérité » qui fleurissent dans leur programme et sont mises en avant à grands coups de com dont le PTB tire une bonne part de sa force. Mettre des pansements sur des plaies ouvertes sans traiter le mal à la racine : voilà ce que vise le PTB.
Les médias et leurs opposants politiques jouent le jeu de leur imposture, le définissant comme un parti communiste alors qu’en réalité c’est du passé. D’ailleurs, au PTB, à part la figure du Che qui symbolise pour les militants le côté exotique et guerrier de la révolution, sorte de Rambo de gauche, les classiques du communisme ne sont plus étudiés ni même abordés. C’est une honte qu’hormis les cours de l’Université marxiste d’été, qui sont payants, il n’existe pas de formations théoriques pour les militants des groupes de base. Cela influence grandement l’évolution du parti vers une idéologie beaucoup plus décousue.
En fait, singulièrement depuis son congrès de 2008, le parti ment aux travailleurs. Entre autres choses, il leur fait croire que la révolution se fait à coups de pétition et de discours au parlement.
À l’image d’autres partis dits de la gauche « radicale » comme Syriza, Podemos, La France Insoumise…, le PTB opère un glissement vers la droite et occupe aujourd’hui la place laissée vacante par le parti socialiste ayant lui aussi viré de bord. Un exemple frappant (parmi d’autres) de ce glissement vers la droite : en 2015, les députés ptbistes (Raoul Hedebouw et Marco Van Hees) se sont abstenus lors du vote sur la déchéance de la nationalité… (revendication typique de l’extrême droite).
Concernant le modus operandi du parti, la fameuse méthode « rue-parlement-rue » consiste à jouer du tambour lors de balades joviales et se contenter de relayer la colère qui gronde dans l’espoir que nos maîtres daignent un jour prendre en considération nos doléances… étant entendu que s’ils le font (comme par exemple dans le dossier des blouses blanches) c’est pour reprendre de l’autre main ce qu’ils viennent de donner.
Tout cet enfumage, qui mérite d’être détaillé davantage, est néfaste pour la santé révolutionnaire des masses ; il trompe des milliers de personnes persuadées que la délivrance surviendra de la loi du parlement.
Revendiquer, réformer (et plus renverser), canaliser la colère du peuple, encadrer les révoltes et s’en servir pour les intérêts du parti vidé de son essence révolutionnaire. Le danger ? À terme, lorsque le peuple comprendra les limites et l’inconsistance du système PTB, ils tourneront le dos à toutes les forces révolutionnaires.”