Mercredi, une poignée de camarades (six, en tout et pour tout) devaient, calmement et en respectant les mesures de sécurité (masques, gants, distances…), distribuer des masques (gratuitement) et des flyers politiques dans les rues de Mons. D’une part, il s’agissait d’être solidaires des travailleurs et des classes populaires durement touchés par la crise que l’on traverse. D’autre part, il s’agissait, par le biais de flyers et d’échanges, de s’informer, auprès des habitants montois, de leur situation et difficultés matérielles, de leur état d’esprit sur la crise, tout en leur apportant notre analyse et notre message politiques.
Bref, la police montoise en a décidé autrement : immédiatement, elle est intervenue et, en l’espace de quelques minutes, près de six combis encerclaient les dangereux criminels. Tout y était, en ce compris les chiens de police… exception faite des hélicoptères. Ce fut un bien drôle de spectacle pour les passants… Après environ une heure d’attente, toisés par les nombreux policiers et se voyant interdits de s’asseoir et se mouvoir, nos camarades ont été menottés et embarqués au commissariat. Il est d’ailleurs à relever que la mère de l’un d’eux, venue sur les lieux lors de l’interpellation, a connu le même sort. Vous pouvez lire son témoignage ici : https://www.facebook.com/virginie.delattre/posts/10222230750414070. En outre, un autre de nos camarades tient à souligner que ce sont littéralement ces mêmes policiers qui n’ont pas bougé le petit doigt lorsqu’ils ont vu sa mère se faire battre par son beau-père.
Nos camarades ont ensuite été fouillés et mis au cachot pendant, pour la plupart, près de 6 heures. L’un d’eux a été fouillé à nu par des policiers. Un autre a été mis dans sa cellule en caleçon. Malgré la chaleur et les demandes répétées, certains ont dû attendre des heures pour recevoir un misérable verre d’eau. Des couches d’urine à moitié séchée stagnaient dans les cachots, sans parler des traces d’excréments. La liste des joyeusetés de ce type n’est pas exhaustive : tout était bon pour tenter d’humilier et d’intimider. Pour terminer en beauté, les policiers ont pris les empreintes de chacun et pris des photographies… Les criminels ont alors pu s’en aller au beau milieu de la nuit avec, chacun, une amende de 250 euros.
Loin de nous l’idée de nous victimiser. Et tous nos membres sont parfaitement conscients que la police est l’appareil défendant la classe dominante et son ordre social et, comme on l’écrivait le mois dernier, qu’elle réprime les plus exploités, les plus opprimés… et ceux qui les défendent. Ce qui nous est arrivé ce mercredi n’en est qu’une illustration supplémentaire (et grotesque). Rappelez-vous de Mehdi, de Adil, de Mawda, de la répression brutale de la manifestation antifasciste de janvier dernier, etc., etc.
Cet épisode n’est certainement pas pour nous impressionner : nous en sortons au contraire plus unis et résolus que jamais. Rien n’arrêtera notre marche !