Lundi dernier, George Floyd a été tué, sans arme, alors qu’il ne représentait pas le moindre danger, par la police américaine. Pourquoi ? Parce qu’il était noir. Comme chacun le sait, c’est loin d’être un cas isolé. Selon les chiffres de la presse américaine, près de 25% des personnes tuées par la police sont noires (alors que les Noirs sont moitié moins représentés dans l’ensemble de la population du pays).
Les meurtres racistes commis par la police ne sont, ni aux États-Unis, ni ailleurs, des bavures. Autrement dit, on n’est pas dans le registre de l’accidentel mais dans la marche normale de l’appareil policier. À cet égard, il faut notamment rappeler les éléments suivants. D’abord, le racisme est favorable aux intérêts de la classe dominante ; cette dernière l’utilise pour justifier et affermir l’oppression sociale et nationale. Ensuite, la police sert précisément la classe dominante et, à ce titre, réprime les opprimés ; elle est un appareil par essence répressif et meurtrier.
Le meurtre raciste de George Floyd a été l’élément déclencheur d’un important mouvement spontané ayant pris la forme de vigoureuses manifestations et émeutes. Le mouvement s’est rapidement propagé dans plusieurs villes. Face à la situation explosive, l’armée a même été mobilisée.
Quel est le contexte social de cette révolte ? De manière générale : hausse astronomique du chômage, aggravation de l’appauvrissement des masses et du creusement des inégalités, accélération de la destruction des conquis sociaux et des conditions d’existence des travailleurs, etc. : la première puissance capitaliste est une poudrière sociale se chargeant inexorablement et de manière accélérée en cette période de crise. En outre, les masses laborieuses afro-américaines sont particulièrement frappées par l’oppression sociale – ce que le racisme structurel justifie, maintient et consolide – et par les ravages de la crise. Ainsi, l’éruption en cours porte en elle la colère spontanée des masses afro-américaines résultant du racisme et de la lourde oppression qu’elles subissent mais aussi la colère des masses en général découlant de l’oppression sociale qui les étouffe et qui trouve un représentant dans le policier, cet agent de l’État, cet exécutant de la classe dominante.
Cette vague de révolte est le fait d’opprimés commençant à sentir la nécessité de résister collectivement, rompant avec l’attitude de résignation servile face aux autorités et se mettant de manière spontanée en mouvement. Elle est positive et susceptible d’ouvrir à des perspectives de lutte. Mais rappelons néanmoins qu’une organisation armée d’une théorie révolutionnaire est plus que jamais nécessaire pour donner une direction révolutionnaire aux masses ouvrières et laborieuses en mouvement.
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