Après une première vague de coronavirus gérée de façon criminelle par les autorités, nous sommes repartis pour un deuxième tour. C’était prévisible.
D’un côté, le gouvernement fait mine de prendre en main la situation en ciblant la vie privée et familiale ainsi que la responsabilité des individus (« chacun doit prendre sa responsabilité dans ce combat », a déclamé le premier ministre De Croo). De l’autre, il fait tout pour éviter de heurter tant soit peu les intérêts économiques capitalistes ; on cherchera en vain, dans le lot de mesures adoptées, des dispositions contraignantes renforçant réellement la sécurité sur le lieu de travail. Partant, les écoles ont été maintenues ouvertes le plus longtemps possible pour permettre aux parents de travailler les mains libres. Or des enquêtes ont montré la forte proportion d’infections sur le lieu de travail et à l’école. En fait, il importe surtout de continuer d’être productifs et de rapporter des profits. Si vous cherchiez désespérément de la cohérence derrière les mesures prises, la voici la voilà.
Au niveau du secteur des soins de santé, exsangue après des années de sape, la colère des travailleurs gronde ; ils sont à bout en raison du manque de moyens et de personnel. C’est ainsi que, lundi dernier, des dizaines d’entre eux ont stoppé le travail à l’hôpital Erasme (https://www.facebook.com/…/a.352762388…/719464698915827/). À cette occasion, Layla, infirmière, a déclaré dans la presse : « On tombe tous comme des mouches, dans tous les services confondus. Jusqu’au 7 octobre, nous devions travailler même si nous étions positifs ; à moins d’avoir de la température, ce qui est scandaleux. Cela a permis de contaminer nos familles, nos patients, etc. Ce n’était juste pas gérable. »
Au passage, notre pays, qui figure pourtant parmi les plus avancés aux niveaux économique et technologique, reste très insuffisamment fourni en matériel de testing (au point que, désormais, les personnes asymptomatiques ne doivent plus se faire tester). Sans parler des délais trop longs pour l’obtention des résultats (aux dernières nouvelles, dans un cas sur deux, ils ne sont pas disponibles endéans 24 heures).
Depuis le début, les petits travailleurs subissent de plein fouet les conséquences de la crise et de sa gestion par les autorités : insécurité sur le lieu de travail, dégradation des conditions de travail, licenciements massifs et restructurations sévères, pertes de pouvoir d’achat et appauvrissement… Face à cette situation, face aux mystifications et mensonges, l’indignation et les tensions sociales ne peuvent que grandir. L’opposition entre les intérêts capitalistes et ceux de la classe ouvrière s’exprime de façon particulièrement tranchante.
Il apparait clairement qu’aucune confiance ne peut être accordée au gouvernement et au modèle économique qu’il représente. Pas plus hier qu’aujourd’hui, ils ne peuvent protéger notre santé. Reportant les responsabilités sur les individus, les autorités, relayées par les médias, misent sur la peur et l’immobilisme. Mais gardons la tête froide. Les ouvriers et les petits salariés doivent briser par leur solidarité l’atomisation engendrée par la situation actuelle. Ce n’est pas tout : il faut les organiser pour mener le combat contre le patronat et son gouvernement, le « Vivaldi », qui suit la trajectoire de ses prédécesseurs (notre analyse de l’accord de gouvernement : https://www.ruptureetrenouveau.be/…/gouvernement…/). Non seulement pour leur sécurité, leur santé, mais aussi pour les emplois, leurs salaires, leurs pensions… Notre message est donc : solidarité et pas d’union nationale sacrée.