Désirez-vous un petit extra ?
Une enquête du consultant Deloitte vient de révéler 38,7 millions d’euros de « dépenses atypiques » au sein de Nethys et ses filiales. Celles-ci ont été réalisées entre 2017 et 2019 pour le plus grand profit de l’ancienne équipe dirigeante de Nethys (Moreau et consorts) et de leurs proches.
Plantureuses « indemnités de rétention » (13,4 millions pour Stéphane Moreau, 3,1 millions pour Pol Heyse, 1,6 millions pour Bénédicte Bayer), assurances-groupe, frais de consultance, frais de voitures, frais de voyages (Saint-Tropez, Las Vegas, Casablanca…), emplois fictifs et autres joyeuses dépenses (par exemple 30.000 euros chez un caviste liégeois, 9.000 dans un spa, 3.000 pour un coach en évolution personnelle), etc. La liste des opérations litigieuses est longue comme le bras. La majorité d’entre elles ont en commun un compte en banque secret ouvert par Stéphane Moreau (l’ex-CEO de Nethys) et Pol Heyse (l’ancien directeur financier).
Ce sont quelques éléments à ajouter à la saga Nethys. Mais ne vous tracassez pas pour Stéphane Moreau et ses amis ; ils ne seront pas plus inquiétés qu’aux épisodes précédents. En cas de risques de poursuites judiciaires, il leur suffira de mettre une part du butin sur la table pour tourner la page. Rappelez-vous, le 23 septembre 2019, alors que la police menait plusieurs perquisitions chez des Gilets jaunes, M. Moreau concluait avec le ministère public une transaction pénale pour plusieurs dossiers… Par contre, une condamnation à de la prison attend l’affamé volant pour se nourrir ou le travailleur menant une action collective de blocage routier.
M. Moreau, sa bande et Nethys ne sont pas des erreurs dans la matrice ; ils s’inscrivent dans le fonctionnement normal de l’État et du système. Il ne peut y avoir de capitalisme sans mystifications, corruption et dilapidation de l’argent public à tous les étages politiques au profit d’une minorité privilégiée.