Quelques propos forts récoltés lors de nos sorties en usines :
« La manif du 25 février en front commun, franchement : c’est organisé par des couillons de la FGTB et de la CSC, ceux qui sont trop haut et ne sont pas dans la réalité de terrain. Maximum 100 personnes pour les deux syndicats… Pour ça, faites-le vous-mêmes, avec les gens de vos bureaux. 100 personnes, c’est pas une manif ça. »
« Le problème pour le moment, c’est que beaucoup se cachent derrière le COVID pour ne pas lutter. Beaucoup dans les syndicats et partis se servent de ça comme prétexte. Ils te font plein de papiers « C’est inacceptable, bla bla ». Puis en pratique : Ah la police ne veut pas plus de 100 personnes, eh ben ok on ne va pas dépasser les 100 personnes. On est en train de nous priver de nos libertés fondamentales mais les organisations syndicales ne luttent pas. »
« Là aujourd’hui, c’est l’AIP ; tout le monde dit que c’est imbuvable… Mais qu’est-ce qu’on organise ?! Des trucs symboliques. Limite des marches parrainées. Les ouvriers ici ils deviennent fous ! Quand je leur dis ‘Il y a une manif à Bruxelles.’, ils me disent ‘T’es con ou quoi ? On va pas à ces marches parrainées. Si tu veux qu’on fasse un truc, on va faire un truc qui surprend tout le monde.’ Les ouvriers ici disent : ‘Si on lutte on lutte. Sinon tu me laisses tranquille et tu viens pas m’emmerder.’ »
« Pour le moment c’est compliqué au niveau des mobilisations et du rapport de force. C’est plus ça. D’abord parce qu’on n’a pas de soutien politique digne de ce nom. C’est ce que je reproche au PS, au PTB, etc. Et on n’a pas de soutien des fédérations syndicales. Le PTB par exemple, je suis d’accord avec plein de ses idées, mais ça reste que des slogans ! Tu peux en avoir, mais quand tu t’engages, tu dois y aller à fond. Il dit ‘Il faut être dans la rue.’ Ça c’est vrai. D’ailleurs, ils sont sur tous les piquets. S’il y a bien un parti qui a compris ça, c’est lui. Ok mais ils n’arrêtent pas de dire qu’ils ont beaucoup de militants. Alors pourquoi ils n’organisent rien ? Ils disent ‘On ne veut pas s’intégrer au système’… mais ils s’adaptent au système. Car si tu dis qu’il faut aller dans la rue pour contester alors vas-y, organise vraiment la lutte ! S’ils le font je viens. Mais ils ne se mouillent pas. Et quand on me dit ‘Ouais mais…’ je réponds : ‘ouais mais il fait quoi en pratique ?’. J’en connais qui se plaignent car après avoir été convaincus par les paroles, ils se lancent dans le PTB puis quand ils demandent de l’action, ça ne suit plus.
« Les premiers discours que j’ai entendus des délégués de la FGTB de Fedex après l’annonce de restructuration sont juste scandaleux ; ils annonçaient déjà que c’était fini ! Même si c’est compliqué, tu ne peux pas dire ça ! Il faut dire : c’est inadmissible et on luttera ! »