ÉTATS-UNIS : alors que les talibans font la une de tous les grands médias du pays, d’intenses grèves ouvrières ont actuellement lieu. Relevons-en quelques-unes.
Depuis le 10 août, le géant Nabisco (entreprise agroalimentaire produisant toutes sortes de friandises comme les biscuits Oreo) est secoué par un mouvement de grève. Tandis que la société enregistre des profits plantureux (plus de 5,5 milliards de dollars de bénéfices au deuxième trimestre de 2021), la situation des ouvriers ne cesse de se détériorer année après année: fermetures et délocalisations d’usines, réduction des avantages et salaires (notamment au niveau des plans de retraite), changements dans les horaires de travail… La coupe est pleine. Bosser toujours plus dur, pour toujours moins ? Pour la première fois depuis 52 ans, les ouvriers de Nabisco disent d’une seule voix « ça suffit ! ». « Nous nous battons pour des contrats équitables », explique un travailleur dans la presse. « Ce combat consiste à maintenir ce que nous avons actuellement. Sans nous dans les usines et les centres de distributions, il n’y aurait pas ces bénéfices record ! », ajoute un responsable syndical ayant travaillé 14 ans dans l’entreprise. Un autre encore : « Ils n’ont aucun respect pour leurs travailleurs qui leur ont donné la possibilité de gagner tout leur argent. Nous sommes des pions pour eux, et tout le monde est au point où trop c’est trop. […] Eux, ils vont bien mais nous perdons tout. »
Ce mouvement s’inscrit dans une dynamique impulsée par une récente grève de près de trois semaines chez Frito-Lay, une autre entreprise agroalimentaire (dans les produits de grignotage comme les chips Lay’s). Menés par le même syndicat que les grévistes de Nabisco, des centaines d’ouvriers de l’usine de Topeka au Kansas ont arrêté les machines pour exiger une amélioration de leur situation. « Enough is enough ! ». C’en était trop de leurs conditions de travail intenables : semaines de travail de 84 heures, heures supplémentaires obligatoires, mauvais salaires, etc. Un travailleur a écrit une lettre publique à l’entreprise. Dans cette lettre, il a expliqué la scène suivante : un de ses collègues tombe mort au travail, à la suite de quoi les responsables déplacent le corps et, sans sourciller, mettent un autre collègue en place pour relancer la ligne. Charmant, vous ne trouvez pas ? Cela en dit long sur l’environnement de travail à l’usine.
On ne peut pas ne pas parler de la grève des mineurs d’Alabama. Depuis le mois d’avril – vous avez bien lu, depuis avril, soit cinq mois ! – 1.100 ouvriers de la mine de charbon métallurgique de Brookwood, en Alabama sont en grève. Braxton Wright, en poste depuis 17 ans, s’exprime « Ce n’était pas difficile de faire grève parce que nous savions que nous devions nous battre pour ce que nous méritons. Nous voulions retrouver la dignité dans notre travail. » Ces ouvriers triment pour une vingtaine de dollars de l’heure et font de très longues journées sous terre, dans des conditions extrêmement dures. Leurs corps sont en morceaux et leurs poumons bons à jeter. Tout cela pour gonfler les poches de leurs exploiteurs. Aujourd’hui, ils disent se battre non seulement pour leurs droits (ils réclament de meilleurs salaires, prestations de santé et de congé) mais aussi pour tous les travailleurs du pays et du monde ! Braxton Wright déclare : « Une fois qu’une entreprise est autorisée à faire une chose à un groupe, toutes vos autres entreprises vont emboîter le pas. Ce n’est pas notre combat ici à Warrior Met Coal. C’est un combat pour les travailleurs du monde entier. » En dépit de l’énorme pression financière, des agressions de l’entreprise (y compris physiques; des membres de la direction sont allés jusqu’à foncer avec leur véhicule sur des grévistes), du silence presque complet des médias, les mineurs tiennent bon, jour après jour, heure après heure. Début août, ils se sont même rassemblés à Wall Street pour y porter leur protestation. Leur détermination et leur solidarité sont extrêmement inspirantes. A tel point qu’il s’est créé autour d’eux un solide réseau de soutien.
Voilà quelques éléments sur l’actualité et les tensions sociales à l’intérieur des frontières de la première puissance impérialiste, de la plus « plus grande démocratie du camp de la liberté ».
Aux États-Unis, ici et ailleurs, les ouvriers sont consumés par l’exploitation capitaliste. Pour conquérir une vie meilleure, ils n’ont d’autre issue que de combattre ensemble et jusqu’au bout l’impérialisme, ce système universel opprimant non seulement les ouvriers mais, plus largement, l’immense majorité de la population mondiale.
Soutien à la lutte des ouvriers d’Amérique ! Solidarité internationale !