Le 28 avril s’amorçait en Colombie un mouvement social de grande ampleur contre le gouvernement réactionnaire de Ivan Duque. La goutte qui a fait déborder le vase ? Un projet de réforme fiscale injuste qui devait encore alourdir les charges pesant sur les masses. Par suite d’une intense mobilisation, ce projet a été retiré et le ministre des finances a dû démissionner. Une belle victoire pour le peuple colombien qui ne s’est pas arrêté en si bon chemin : il y a en effet un profond ras-le-bol des inégalités et de la misère exacerbées (pas moins de 42% des Colombiens vivent aujourd’hui dans la pauvreté), de l’insécurité, de la corruption généralisée, de l’arbitraire politique, de la violence et du terrorisme d’État (on sait que les assassinats de syndicalistes, leaders et opposants politiques ne cessent d’augmenter)… C’est toute une colère sociale accumulée qui s’est libérée en un torrent intrépide.
Le régime colombien a eu recours aux grands moyens pour tenter d’écraser le mouvement et défendre les intérêts de classe et impérialistes (au premier chef américains) en jeu : déploiement de l’armée, répression sauvage avec tirs à balles réelles, coupures des communications sur internet, etc. Résultat : près de 80 morts, des milliers de blessés, des centaines de détenus et de disparus, sans parler des actes de torture et des abus sexuels. Cela montre bien que la « démocratie » en Colombie est une démocratie en papier. Malgré tout, la mobilisation s’est maintenue, animée par une immense détermination dans la lutte et soutenue massivement par la population !
La semaine dernière, des milliers de personnes – ouvriers, paysans, intellectuels… – sont à nouveau sorties manifester, faisant face à un déploiement colossal des forces policières et militaires.
Force au peuple colombien en lutte !