1. Avez-vous déjà entendu parler du groupe Bildeberg ? Peut-être pas et pour cause son existence a été tenue secrète de longues années. Il est composé d’une trentaine de membres permanents (https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/bilderberg-la-conference-la-plus-secrete-du-monde-133227). Depuis sa création en 1954, chaque année, les grands de ce monde sont invités à des réunions se déroulant dans la plus grande opacité. En cette année 2019, près de 130 personnes ont été invitées (la liste complète des invités peut être trouvée à l’adresse suivante : https://bilderbergmeetings.org/meetings/meeting-2019/participants-2019). Ces personnes ont été triées sur le volet et font partie des personnalités les plus influentes dans leurs pays respectifs : hommes et femmes politiques, économistes, patrons de multinationales, de banques, universitaires, représentants d’organisations internationales telles que le FMI, etc.
2. Chaque année, les invités varient au gré de la géopolitique mondiale et des différents thèmes abordés lors de ces réunions. Les thèmes abordés ont d’ailleurs souvent de quoi interpeller.
Nous retiendrons entre autres les suivants : stratégie européenne (2015), précariat et classes moyennes » (pour 2016), « direction de l’UE » (pour 2017), « pourquoi le populisme grandit-il » (pour 2017), « populisme en Europe » (pour 2018), « Russie » (pour 2018) (tout cela est accessible à l’adresse suivante : https://bilderbergmeetings.org/meetings/meetings-overview/index.html).
Concernant l’année 2019 parmi les différents thèmes abordés, mentionnons les suivants :
- l’avenir du capitalisme ;
- Russie
- l’avenir de l’Europe
- « un ordre stratégique stable »
(tout cela est accessible à l’adresse suivante : https://bilderbergmeetings.org/meetings/meeting-2019/press-release-2019).
Certains thèmes, comme le populisme en Europe, la Russie ou l’Union européenne, ont une place de choix dans les différentes réunions.
3. Il est à souligner que le groupe Bilderberg a été créé au cours de la guerre froide par le milliardaire américain David Rockefeller, Joseph Retinger (ancien diplomate polonais) et le prince Bernhard des Pays-Bas (https://www.lesechos.fr/idees-debats/editos-analyses/bilderberg-la-conference-la-plus-secrete-du-monde-133227)…
Il est singulièrement intéressant de relever que, selon les mots de Thierry de Montbrial, patron de l’Institut français des relations internationales (Ifri), qui a fait partie du groupe pendant près de quarante ans, « L’objectif était de constituer un cercle d’influence puissant dans les domaines économique et financier, pour faire face à la menace communiste ».
En ce qui concerne les invités de cette année 2019, certains de nos compatriotes s’y sont rendus :
- Isabel Albers, directrice éditoriale de De Tijd/L’Écho
- Thomas Leysen, membre permanent du groupe Bilderberg, président de KBC et d’Umicore (https://bilderbergmeetings.org/meetings/meeting-2019/participants-2019)
Il est à noter qu’il s’agit bien du M. Leysen, membre de la puissante famille belge dont on a parlé dans notre article « Qui tient les ficelles des médias de masse en Belgique ? » (https://www.ruptureetrenouveau.be/post/qui-tient-les-ficelles-des-m%C3%A9dias-de-masse-en-belgique).
Mais attention, vous n’êtes pas au bout de vos surprises. En 2018, c’est ce cher Monsieur Charles Michel qui s’y est rendu (https://bilderbergmeetings.org/meetings/meeting-2018/participants-2018).
4. L’on entend déjà les bien-pensants nous rétorquer que ce n’est rien de formel ou qu’il n’y a pas de réel impact. Eh bien ! c’est erroné. Il suffit pour s’en convaincre de lire la déclaration, datant de 2010, qu’a faite Willy Claes, ancien secrétaire général de l’OTAN et invité à deux reprises aux réunions Bilderberg :
Willy Claes:
Eh bien, vous voyez, il n’y a pas beaucoup de secret à ce sujet [au sujet des réunions]. Il y a un ordre du jour qui traite des problèmes les plus importants auxquels le monde est confronté mais qui est discuté et cette discussion est faite selon une discipline stricte. Donc, vous avez toujours un rapporteur qui est nommé à l’avance et qui n’a que dix minutes pour faire l’introduction. Les interventions sont également strictement limitées. Que ce soit Kissinger ou quelqu’un d’autre, il est bloqué quand il dépasse sa limite de temps de parole mais ce sont des thèmes très importants.
Koen Fillet:
Dites, M. Claes, que se passe-t-il après que tout le monde a eu ses dix minutes de temps de parole, y a-t-il un vote, est-ce que des décisions sont prises ?
Willy Claes:
Non, il n’y aura jamais de vote, aucune résolution ne sera mise sur papier…
Koen Filet :
Quoi alors ?
Willy Claes:
…mais bien sûr, le rapporteur essaie toujours de faire une synthèse, et tout le monde est censé faire usage de ces conclusions dans l’environnement où il a une influence.
(https://fr.express.live/trois-belges-participent-la-conference-bilderberg-qui-vient-de-debuter/amp/)
5. Quelques conclusions s’imposent. Les capitalistes sont conscients que le capitalisme est tout bonnement suicidaire, peu importe le continent. Tant qu’ils le pourront, ils se serviront de tous les leviers à leur disposition (économiques, organisationnels, culturels…) pour défendre leur système et leur existence.
Ainsi que cela ressort des mots de Thierry de Montbrial retranscrits ci-dessus, force est de constater que ces capitalistes ont promptement compris le fait que le communisme est le danger ultime pour leur survie en tant que classe et leurs profits et privilèges. Et pour cause : le communisme vise à donner le pouvoir aux travailleurs, qui créent les richesses du pays qui l’abrite.
Marx et Engels en parlaient notamment dans leur fameux manifeste et les groupes communistes du monde entier y font écho. En le lisant aujourd’hui, on peut se rendre compte qu’il est brûlant d’actualité et que notre asservissement est plus présent et destructeur que jamais.
Et à ceux qui clameront que le communisme est coupable de millions de morts, rappelons-leur simplement que l’on pourrait raisonnablement imputer au capitalisme, chaque année, des millions de morts (pauvreté, guerres, répressions étatiques…).
Redevenons maîtres de nos destinées. Visiblement, le système actuel ne s’arrêtera que lorsqu’il aura tout dépouillé, de la biodiversité jusqu’à la dignité humaine.
Écrit par Andrea Mai