Mao Zedong naquit le 26 décembre 1893, dans le village de Shaoshan, dans la vallée fertile de Xiangtan, dans la province du Hunan en Chine. Le district où Mao naquit était une riche région agricole. C’était également une zone stratégique puisque toutes les grandes routes ou rivières passaient par la province du Hunan. Étant au carrefour du commerce, les gens du Hunan étaient connus pour leurs paysans commerçants. À la fin du XIXème et au début du XXème siècle, Hunan était également devenu un centre intellectuel et un centre de dissidence et de révolte, produisant un grand nombre des meilleures intellectuels chinois. La région vu naître autant les généraux militaires qui assistèrent les empereurs chinois que les révolutionnaires qui renversèrent leur régime. Elle fut aussi un des centres majeurs de la plus grande révolte paysanne du XIXème siècle – le grand soulèvement paysan des Taiping. Le Hunan avait fourni des centaines de milliers de combattants pour la rébellion, qui avait duré 14 ans, de 1850 à 1864. Ce vaste soutien à la révolte paysanne était dû à la sévère pauvreté de la paysannerie due à l’exploitation par les propriétaires terriens et aux impôts excessifs. Bien que le soulèvement ait été brutalement écrasé, le souvenir de la révolte resta fort dans les villages où Mao passa son enfance et sa jeunesse.
Le père de Mao, Mao Yichang, naquit paysan pauvre et fut forcé de devenir soldat pendant sept ans afin de rembourser les dettes de son père. Plus tard, par un travail acharné et une économie prudente, il réussit à racheter sa terre. Il devint un paysan moyen et petit commerçant, bien que le niveau de vie de la famille resta cependant très médiocre. Même à l’âge de seize ans, Mao ne mangeait qu’un œuf par mois et de la viande environ trois ou quatre fois par mois. Le père de Mao mit ses enfants au travail dès que possible. Ainsi, Mao commença à travailler dans les champs à l’âge de six ans. La mère de Mao, Wen Qimei, provenait du district de Xiangxiang, à seulement 25 kilomètres de Shaoshan. Mao était le fils aîné. Il avait deux frères plus jeunes et une sœur adoptée. Tous les trois furent membres de la première branche paysanne du Parti Communiste que Mao forma. Tous et toutes devinrent des martyrs dans la Révolution.
Mao était un rebelle dès son plus jeune âge. Il appelait son père le “Pouvoir en Place”. Il s’associa souvent à sa mère, à son frère et aux ouvriers contre l’autorité de son père, formant ainsi « l’opposition ». À l’école, il s’opposait aussi aux anciennes coutumes. À l’âge de sept ans, en signe de protestation contre son maître d’école, il s’enfuit pendant trois jours et resta dans les montagnes entourant son village. Après cette protestation – que Mao appellera sa première grève réussie -, il ne fut pas battu à l’école.
La première école de Mao était l’école primaire du village, qu’il rejoignit à l’âge de sept ans. Dès qu’il apprit à lire convenablement, il développa une passion pour la lecture. Il préférait les livres romantiques, de rébellion et d’aventure. Très souvent, il lisait toute la nuit à la lumière d’une lampe à huile. Le père de Mao, qui avait lui-même fait très peu d’études, n’était pas intéressé par la perspective que Mao puisse continuer encore longtemps ses études. Il avait besoin de quelqu’un pour travailler dans les champs et pour maintenir ses comptes. Ainsi en 1906, il retira Mao de l’école du village.
Mao continua néanmoins de développer son intérêt pour la lecture et demandait constamment à poursuivre des études plus poussées. Son père ne comprenait la passion de son fils et pensait que la solution était un mariage. À l’âge de 14 ans, Mao fut donc marié à une fille de la même région. Il refusa toutefois de reconnaître ce mariage.
Pendant ce temps, l’atmosphère révolutionnaire se développait rapidement dans les environs. Deux rébellions avaient eu lieu durant cette période, ce qui eut un impact durable sur Mao. La première était la révolte au Hunan en 1906, dirigée par les révolutionnaires du parti du nationaliste de Sun Yat-Sen. La deuxième était une rébellion contre un propriétaire terrien mené par un groupe de paysans de Shaoshan. Les deux furent écrasées et leurs chefs décapités. Mao fut très affecté par l’injustice et désirait faire quelque chose de radical pour le pays et son peuple, mais il souhaitait également poursuivre ses études. Finalement, en 1910, il fut envoyé dans une école primaire supérieure, dans le district de sa mère, à Xiangxiang.
Les élèves de cette école étaient tous descendants de propriétaires terriens ou de riches et traitaient initialement Mao avec mépris. Celui-ci, cependant, dépassa rapidement tous les autres étudiants par son intelligence et son travail acharné. Il s’asseyait pendant de longues heures dans la salle de classe après que tout le monde soit parti. Ses professeurs étaient très impressionnés par ses capacités. Après seulement quelques mois, Mao était impatient de passer à un niveau supérieur. Après un an, il passa facilement les examens pour l’admission au collège qui était situé à Changsha, la capitale provinciale du Hunan. En septembre 1911, Mao parcourut les 64 kilomètres jusqu’à Changsha et à presque dix-huit ans, il voyait pour la première fois une grande ville.
Changsha, une ville d’universitaires, était en pleine agitation à l’époque de l’arrivée de Mao. Des associations révolutionnaires sous divers noms avaient été formées par des enseignants et des étudiants. Une littérature clandestine était en circulation et une explosion était attendue à tout moment. Mao, qui avait déjà développé une pensée radicale, était désireux de participer aux événements. Un mois après son arrivée, la révolution bourgeoise de 1911 éclatât sous la direction de Sun Yat-Sen. Mao décida immédiatement de rejoindre l’armée révolutionnaire. Mais la révolution fut rapidement trahie et tombât entre les mains des contre-révolutionnaires. Mao, après cinq mois, démissionna de l’armée pour retourner à Changsha.
À son retour, Mao cherchait quoi faire et quelle direction prendre dans la vie. En consultant les annonces dans les journaux, il s’inscrivit à un certain nombre de cours dans divers écoles, allant de la fabrication de savon à une école de police, de droit et de commerce. Il se décida finalement pour l’examen d’entrée à la Première école secondaire provinciale de Changsha et obtenu la première place. Au bout de six mois, il quitta l’école et organisa un programme d’études qui lui était propre, qui consistait à lire tous les jours à la bibliothèque provinciale de Hunan. Pendant six mois, il passa toutes ses journées du matin au soir à la bibliothèque avec seulement deux gâteaux de riz. Cette période de lecture intensive portait sur une très large gamme de sujets sociaux et scientifiques d’auteurs occidentaux et chinois. Cela jeta les bases de l’éducation de Mao. Ces six mois d’études laissèrent toutefois Mao sans un sou. Son père, qui ne comprenait pas le désir de son fils de continuer à lire indépendamment des études, refusait de le soutenir à moins qu’il ne joigne une école.
Ainsi, en 1913, Mao rejoignit la Première École Normale du Hunan, une université pour enseignants. Il y resta pendant cinq ans de 1913 à 1918. L’effondrement du gouvernement central chinois et le déclenchement de la Première Guerre Mondiale créèrent des conditions de bouleversements extrêmes dans toute la Chine et dans le monde. En Chine, les guerres entre les seigneurs de guerres provinciaux devinrent monnaie courante. Ce fut aussi la période où le Japon, faisant usage de l’implication des autres puissances impérialistes dans la guerre, tenta de dominer la Chine dans son entièreté. Cela a conduisit à une forte opposition des intellectuels chinois et des sections révolutionnaires.
C’est au cours de ces années que les idées politiques de Mao prirent forme. En 1915, il devint secrétaire de la Société des Étudiants de l’École Normale et créa l’Association pour l’Autonomie des Étudiants. Cette organisation orchestra de nombreuses agitations contre les autorités de l’université sur les droits étudiants. Mao conduisit également les manifestations de rue de cette organisation contre la domination japonaise et leurs marionnettes chinoises. Cette organisation devint plus tard le noyau de futures organisations étudiantes dans la province du Hunan.
Au fur et à mesure que les attaques des seigneurs de guerre augmentaient, les étudiants formaient en plusieurs endroits des corps d’autodéfense. En 1917, Mao devint le chef du bataillon de son université. Il obtenu des armes de la police locale et mena les étudiants dans des attaques de guérilla sur des groupes de seigneurs de guerre pour recueillir plus d’armes. En utilisant sa connaissance des tactiques de guérilla utilisées par les combattants du Hunan l’ayant précédé ainsi que l’étude de la théorie militaire, Mao transforma le bataillon de l’université en une force de combat efficace. Mao fut également pris d’un vif intérêt pour toutes les campagnes militaires majeures de la Première Guerre Mondiale en cours. Il donna des conférences et écrit des articles sur la stratégie et la tactique.
Mao s’impliqua également dans diverses autres activités. Il se battit contre les maux sociaux comme l’opium et la prostitution. Il se battit contre l’oppression des femmes et a tenta d’assurer la participation maximale des femmes au mouvement des étudiants. Il écrivit pour encourager la natation, les sports et la formation physique intensive chez les étudiants et les jeunes. Il maintenait lui-même une condition physique extrême – il prenait des bains froids tout au long de l’année, nageait dans l’eau froide, faisait de longues promenades dans les collines en étant pieds et torses nus, etc. En 1917, il créa une école du soir où lui et d’autres étudiants et enseignants allaient enseigner gratuitement aux travailleurs des usines de Changsha.
En 1918, Mao inaugura la Nouvelle Société d’Étude du Peuple, qu’il prévoyait et planifiait depuis environ un an. C’était l’un parmi tant d’autres groupes d’étudiants, mais il allait se transformer en autre chose : le noyau d’un parti politique. Dès le début, il insista sur l’action ainsi que sur les débats. Ce ne serait pas seulement parler de la révolution, mais la pratiquer, tout d’abord en révolutionnant ses propres membres, les transformant en des “hommes nouveaux”. Par la présence de membres féminins, d’autres questions étaient abordées comme l’oppression des femmes dans le système traditionnel du mariage. Ses activités se déroulaient selon un programme de débat, d’étude et d’action sociale. L’action sociale comprenait des écoles du soir pour les travailleurs, des visites des usines, des manifestations contre l’impérialisme japonais, l’écriture d’articles, la lutte pour de nouvelles idées et l’utilisation de la langue vernaculaire. Plus tard, les treize premiers membres originaux de la société rejoignirent le Parti communiste chinois (PCC), fondé en 1921. En 1919, il comptait quatre-vingts membres, dont plus de quarante devaient rejoindre le Parti.
À l’époque de l’obtention du diplôme de Mao de l’Ecole Normale en 1918, il fut rejoint à Changsha par sa mère qui était venue pour un traitement. Cependant, elle ne put être guérie et elle mourut en octobre 1918. Après sa mort, Mao déménagea à Pékin, la capitale de la Chine, où il consacra six mois à un travail très peu payé d’assistant bibliothécaire à l’Université de Pékin. Ce travail lui avait été obtenu par Li Dazhao, universitaire et bibliothécaire, qui était le premier intellectuel chinois à louer la Révolution Russe et l’un des premiers à introduire la pensée marxiste en Chine. Accompagné par Li Dazhao, Mao se tourna rapidement vers le marxisme. Il commença à lire des ouvrages de Lénine qui avaient été traduits en chinois. Vers la fin de 1918, il rejoignit le Groupe d’étude marxiste formé par Li. Il rencontra également de nombreux intellectuels et marxistes. Celui qui eut le plus d’impact sur lui était Chen Duxiu, qui devint plus tard le premier secrétaire du PCC. Chen était à cette époque rédacteur en chef de la revue radicale Nouvelle Jeunesse, revue où Mao avait déjà écrit et qui avait eu une influence sur lui.
Mao ne passa que six mois à Pékin. Au cours de cette période, il tomba amoureux de Yang Kaihui, la fille d’un de ces conférenciers de l’Université de Changsha, qui était maintenant professeur à l’Université de Pékin. Elle était alors étudiante et faisait une formation de journalisme à l’université. Pour tous les deux, c’était un premier amour. Leur amour était du type que l’on appelait alors le « nouvel amour », où les partenaires faisaient leur propre choix, allant à l’encontre du système traditionnel des mariages arrangés. Pendant quelque temps, leur amour resta secret. Ils ne savaient pas s’ils auraient du temps pour l’amour quand le pays avait terriblement besoin d’eux. Ils décidèrent d’attendre un peu avant de prendre une décision finale.
En avril 1919, Mao était de retour Changsha, tout juste avant le déclenchement du mouvement historique du 4 mai 1919. Ce mouvement démocratique anti-impérialiste secoua toute la Chine. Bien qu’initié par les étudiants, il entraina rapidement de vastes sections de travailleurs, commerçants, marchands, artisans, etc. Mao s’impliqua immédiatement dans l’agitation politique. À son arrivée, il prit immédiatement un emploi peu rémunéré en tant que professeur d’école primaire. Cependant tout son temps libre était consacré à l’organisation d’agitations et à la diffusion du marxisme. Il encouragea l’étude du marxisme dans la Nouvelle Société d’Étude du Peuple et d’autres sociétés d’étudiants avec lesquelles il était en contact. Parallèlement, il construisit l’Association des Étudiants Unis du Hunan qui englobait aussi les jeunes élèves et les étudiantes. En réunissant toutes les sections, Mao organisa un mouvement pour saisir et brûler des produits japonais. Il publia une revue hebdomadaire, la Revue de la Rivière Xiang, qui eut rapidement une grande influence sur le mouvement étudiant en Chine du Sud. Lorsque l’hebdomadaire a été interdit en octobre 1919, Mao a continué à écrire dans d’autres journaux. Il obtint rapidement un emploi en tant que journaliste pour divers journaux du Hunan et se mit en route pour les grandes villes comme Wuhan, Pékin et Shanghai pour gagner du soutien pour le mouvement au Hunan.
Cependant, lorsqu’il débarqua à Pékin en février 1920, il s’impliqua rapidement dans le projet de construction du Parti Communiste Chinois. Il tint alors des discussions avec Li Dazhao et d’autres intellectuels. Il parcouru les usines et les rails de chemins de fers et a discuta du marxisme avec les travailleurs. Il étudia plus en profondeur les travaux de Marx, Engels et d’autres socialistes. Il retrouva également Yang Kaihui, qui avait étudié le marxisme. Ils discutèrent de leur dévouement l’un envers l’autre et envers la révolution, puis, se fiancèrent.
Après Pékin, Mao passa quatre mois à Shanghai, la plus grande ville de Chine et son plus grand centre industriel et commercial. Là-bas, il discuta avec Chen Duxiu et d’autres marxistes de Shanghai. Pour subvenir à ses besoins, il prit un travail d’ouvrier, travaillant de douze à quatorze heures par jour dans une blanchisserie. C’est durant cette période, en mai 1920, que le premier groupe communiste chinois fut mis en place à Shanghai.
Lorsque Mao revint au Hunan en juillet 1920, il commença à travailler pour créer un groupe communiste similaire. Son père était mort au début de l’année, Mao s’établit donc initialement à Shaoshan. Ses deux frères et sa sœur adoptive étaient parmi ses premières recrues. Il retourna ensuite à Changsha où il continua à recruter. Là, il occupait le poste de directeur d’école primaire et enseignait à une classe de l’École Normale, pour lequel il reçut pour la première fois un salaire confortable.
Vers la fin de 1920, Mao se maria à Yang Kaihui et ils vécurent ensemble pendant un an et demi, tant que Mao était à Changsha en tant que directeur de l’école primaire. Ils étaient considérés comme un couple idéal, car Yang était également impliquée dans le travail du Parti dont elle devint membre en 1922. Ils eurent deux fils, dont l’un décéda en 1950 en tant que volontaire dans la guerre de Corée contre l’impérialisme américain. L’autre devint comptable. Yang, qui effectuait du travail secret pour le Parti, fut arrêtée en 1930 et exécutée.
Bien que Mao ait participé à diverses agitations au cours de cette période, l’objectif principal de son travail était la formation et l’établissement du PCC. Après avoir formé un groupe communiste au Hunan, Mao alla à Shanghai pour assister au Premier Congrès National du PCC organisé secrètement en juillet 1921. Il était l’un des douze délégués qui ne représentaient que 57 membres du parti à ce moment-là.
Après le congrès, Mao devint le secrétaire provincial du Parti de la province de Hunan. Dès le début, il accorda une attention particulière à la construction du parti au Hunan sur la base des principes du Parti Léniniste. Il recruta des jeunes des organisations révolutionnaires existantes ainsi que des travailleurs avancés qui avaient été gagnés par l’extension du mouvement ouvrier organisé. Il commença deux revues mensuelles pour relever le niveau idéologique et politique des membres du Parti et des membres de la Ligue de la Jeunesse et pour les aider à poursuivre l’éducation communiste parmi les masses.
C’est au cours de cette période allant jusqu’à 1923 que Mao se concentra énormément sur l’organisation des travailleurs à Changsha, dans la mine d’Anyuan (dans la province voisine du Kiangsi) et dans la mine de plomb de Shuikoushan. En août 1921, il mit en place le premier syndicat communiste. En 1922, il forma la branche du Hunan de la Fédération Chinoise du Travail, dont il a été nommé président. Le mouvement et l’organisation dans la mine d’Anyuan en particulier était un excellent exemple de travail d’organisation communiste. Au début, le Parti tenait des écoles à temps partiel pour les travailleurs de la mine afin de poursuivre l’éducation marxiste. Il organisa ensuite un syndicat. Entre temps, une branche de la Ligue de la Jeunesse Socialiste fut formée parmi les travailleurs dont les meilleurs membres furent ensuite intégrés dans le Parti. La mine d’Anyuan connut des grèves majeures qui eurent des répercussions dans tout le pays. Elle avait une forte organisation, qui survécut même pendant les périodes de répression. Les travailleurs apportèrent un soutien et une participation précieuses aux divers stades de la guerre révolutionnaire. Anyuan était le centre de liaison pour la première base régionale communiste dans les montagnes de Chingkang.
Mao ne put participer au Deuxième Congrès National du PCC, tenu en juillet 1922, suite à une mauvaise communication. Il participa par contre au Troisième Congrès National du PCC, tenu en juin 1923, au cours duquel il fut élu au Comité Central. Ce Congrès décida de promouvoir un front national anti-impérialiste et anti-féodal en coopération avec le Parti du Guomindang dirigé par Sun Yat-Sen. Il ordonna aux membres du Parti Communiste de rejoindre celui-ci au niveau individuel. Mao le fit et fut élu membre suppléant du Comité Exécutif Central du Guomindang lors de ses Premier et Deuxième Congrès Nationaux tenus en 1924 et 1926.Il travailla comme Chef du Département Central de la Propagande du Guomindang, édita la Semaine Politique et dirigea alors la sixième classe à l’Institut du Mouvement Paysan.