Par la volonté du fascisme, les hommes de notre pays, et pas seulement de notre pays, traversent des jours bien durs. Les obscurantistes allemands ont cru pouvoir faire l’histoire mondiale et l’obliger à revenir en arrière. C’est à notre pays, à notre peuple, qu’est échue la mission de défendre le progrès de l’humanité contre les barbares du XXe siècle.

Le 3 juillet 1941, dans son appel radiodiffusé au peuple soviétique, à l’armée et à la marine, J. Staline, président du Comité d’Etat pour la Défense, a dit :

La guerre nous ayant été imposée, notre pays est entré dans un combat à mort avec son pire et perfide ennemi, le fascisme allemand. Nos troupes se battent héroïquement contre un ennemi abondamment pourvu de chars et d’aviation. L’Armée et la Flotte rouges, surmontant de nombreuses difficultés, se battent avec abnégation pour chaque pouce de terre soviétique. Les forces principales de l’Armée rouge, pourvues de milliers de chars et d’avions, entrent en action. La vaillance des guerriers de l’Armée rouge est sans exemple. La riposte que nous infligeons à l’ennemi s’accentue et se développe. Aux côtés de l’Armée rouge le peuple soviétique tout entier se dresse pour la défense de la Patrie.

Il est tout naturel que la jeunesse ait été la première à défendre notre patrie, puisque les troupes régulières se composent essentiellement de jeunes. La jeunesse, le Komsomol, qui est la partie la plus active de la population, forment le gros de l’armée et des détachements de partisans.

La lutte de partisans découle logiquement de la nature même de la Guerre nationale du peuple soviétique contre le fascisme allemand qui nous a imposé ce qu’on appelle la guerre totale, avec toutes ses destructions, son indicible cruauté, sa violence déchaînée, ses brimades contre les populations civiles de notre pays.

Il s’agit ainsi de la vie ou de la mort de l’Etat soviétique, de la vie ou de la mort des peuples de l’U.R.S.S. ; il s’agit de la liberté ou de la servitude des peuples de l’Union soviétique.

Staline

Dans un de ses articles consacrés à la guerre franco-prussienne de 1870, Engels écrivait :

Partout où le peuple menait énergiquement une guerre de partisans, l’adversaire devait se convaincre très rapidement qu’il était impossible de s’inspirer du vieux code de sang et de feu.

Engels comprenait parfaitement la nature scélérate du capitalisme, mais il n’avait pas prévu le degré de barbarie qu’ont atteint les fascistes allemands. Au fer et au feu, ils ont ajouté des torrents de boue. Et, fait caractéristique, plus ils sont battus et plus leurs actes sont répugnants.

Le développement historique de l’humanité est contradictoire : aux périodes d’évolution, au cours desquelles les changements infimes s’accumulent, succèdent des crises internationales.

La guerre actuelle est un point crucial de notre histoire. Elle sera étudiée avec attention, elle exercera une grande influence sur le développement culturel et patriotique de notre jeunesse. Le peuple composera sur elle des légendes ; il mettra en chansons l’héroïsme des soldats ; les dramaturges puiseront dans cette époque, comme d’un riche trésor, les sujets de leurs ouvrages. Mais tout cela, c’est pour l’avenir ; ce sera l’affaire de nos descendants. Aujourd’hui, notre peuple, et en premier lieu la jeunesse, le Komsomol, participent à ce grand drame de la vie qui, par sa cruauté, par l’effort humain qu’exige cette lutte sanglante, n’a pas de précédents dans le passé.

Devant la jeunesse soviétique et le Komsomol dans son ensemble, devant la conscience de chaque komsomol en particulier, la question s’est posée : la patrie est en danger ; des barbares foulent notre sol, insultent, couvrent d’une boue fétide tout ce que nous aimions et que nous admirions. L’ennemi veut détruire en nous toute âme humaine, faire de nous des bêtes de somme, des esclaves.

Consentir à tous les sacrifices et lutter pour sa liberté, ou se soumettre sans murmure : c’est ainsi que la question est posée. Mais notre peuple, et avant tout la jeunesse, le Komsomol, remplis d’indignation, de haine pour l’ennemi fasciste, ont décidé sans retour de se battre, de se battre à mort, de se battre jusqu’à l’écrasement complet de l’ennemi. Et en effet, il n’est pas une arme, il n’est pas une forme de lutte dans la Guerre nationale où ne participe le Komsomol, où il ne soit aux premiers rangs.

Notre Komsomol est une organisation relativement jeune, mais ses premiers cadres se sont trempés dans la guerre civile pour la défense du pouvoir des Soviets. Sous la conduite du Parti de Lénine et de Staline, ils ont achevé de se forger aux années de lutte pour l’industrialisation du pays, à l’époque de la collectivisation des économies paysannes, dans la lutte contre les éléments opportunistes et traîtres dans notre Parti et dans le Komsomol. Tout cela a permis au Komsomol d’acquérir, en défendant l’Etat prolétarien, d’excellentes traditions de fermeté idéologique et de ténacité.

Maintenant le danger vient de l’extérieur. La guerre contre le fascisme prend un caractère de plus en plus acharné ; le Komsomol y participe en masse. Et l’héroïsme des komsomols dans la lutte revêt, lui aussi, un caractère de masse. Sans doute ne trouverait-on pas une seule unité combattante où des komsomols n’aient fait preuve de courage et de vaillance, ce qui, à son tour, renforce les glorieuses traditions de lutte du Komsomol, rend en quelque sorte traditionnels et obligatoires pour chaque komsomol du rang le courage et l’abnégation à la guerre. Cela est essentiel pour former et renforcer de glorieuses traditions de combat.

Le présent recueil est un modeste ouvrage où ont été réunis des faits qui sont loin, très loin d’être complets, relatant l’héroïsme, le dévouement sans bornes à la Patrie de ceux qui, conscients de la justice de leurs actes, ont enduré toutes les souffrances imaginables et sont morts bien convaincus que le fascisme serait écrasé, en prononçant ces fières paroles : « Nous mourons pour la Patrie, pour le bonheur de notre peuple ! »

Je voudrais que le lecteur accueillît ce livre non pas comme un ouvrage littéraire achevé, mais comme le récit très simple, fait par des camarades, d’actions admirables accomplies par nos komsomols sur les fronts de la Guerre nationale. Quand les nôtres tombent au champ d’honneur, leurs camarades élèvent de leurs propres mains, sur la tombe des héros, de modestes monuments. Ces monuments sont simples, comme les inscriptions qu’on y grave. Mais aucun artiste, sans doute, ne met autant d’amour dans son œuvre que les combattants dans les tombeaux qu’ils creusent à ceux qui ont péri de la mort sublime des braves. Le peuple veille sur ces monuments. Ils seront entourés de son amour, comme le souvenir de ses preux légendaires. Jeunes gens et jeunes filles s’y rendront en pèlerinage ; et ces lieux retentiront des chants de triomphe du peuple soviétique libre, de sa jeunesse, du Komsomol.

En cette époque ardente, les auteurs du recueil se bornent à dresser à nos héros des monuments très simples, encore imparfaits au point de vue artistique. Pour le moment, ils ne peuvent faire mieux, car ils combattent et ils doivent continuer d’avancer avec nos troupes qui libèrent le pays. Comme nos soldats, ils estiment avec raison qu’à l’heure actuelle le meilleur monument que l’on puisse élever à nos héros et à nos héroïnes, ce sont des pyramides de cadavres ennemis.

Pour nous Choura Tchékaline, Lisa Tchaïkina, Zoïa Kosmodémianskaïa (qui chez les partisans s’appelait Tania) ne sont pas seulement des héros : ils laissent des mères, des frères et des sœurs vivants. Le Komsomol les connaît, ils nous sont proches et chers, leur mort héroïque au fort d’une lutte implacable verse en nous le désir de les venger.

Je souhaite que ce recueil se répande largement parmi les grandes masses de la population, notamment parmi les jeunes, les komsomols et les komsomoles. Chez les héros qui revivent dans ces récits, le lecteur verra les traits de l’homme nouveau, de l’homme soviétique ; il verra combien sont nombreux, dans notre Komsomol, ceux qui placent par-dessus tout le bonheur du peuple soviétique, les idéaux de notre Parti.

Pour le bonheur du peuple, pour le Parti de Lénine et de Staline, notre jeunesse, le Komsomol donne son sang goutte à goutte. Qui peut douter, après cela, que l’ennemi sera châtié comme il le mérite, et que nous arracherons la victoire de haute lutte ?

Telle est la signification du recueil Le Komsomol dans les combats pour la Patrie.

Recueil Le Komsomol dans les combats pour la Patrie, pp. 3-6, Editions Molodaïa Gvardia, 1942.