Ces derniers temps, les grèves ne manquent pas. Parmi les plus récentes :
Mardi dernier, des salariés de Bpost (détenue à hauteur de 51% par l’État belge) sont partis en grève spontanée à Tournai et Mouscron pour réclamer de meilleures conditions de travail. Celles-ci ne cessent de se dégrader ; tournées interminables, cadences infernales, toujours plus de boîtes, de colis, de recommandés à couvrir, de plus en plus de charge physique et morale… Rappelez-vous, ce sont ces conditions qui poussèrent Thomas, facteur, à se suicider en 2019. Nous avions, à cette occasion, publié le témoignage d’un ancien salarié : https://www.ruptureetrenouveau.be/…/temoignage-dun…/.
Jeudi passé, une grève spontanée a eu lieu dans un Lunch Garden, à la suite de l’annonce d’un plan de restructuration supprimant 138 postes, soit 15% du personnel. Comme le souligne un délégué, outre les licenciements, il va aussi être porté atteinte aux conditions de travail, la flexibilité va être accrue… La direction présente hypocritement ce plan comme une conséquence de la crise ; cette dernière est un prétexte bien commode pour restructurer et licencier. Or on se souvient qu’en 2019, les actionnaires de Lunch Garden, d’une main, ont endetté lourdement l’entreprise et, de l’autre, ont touché des super-dividendes (37 millions d’euros).
Samedi, ce sont les travailleurs des magasins Makro qui ont débrayé, en front commun syndical. En cause, un nouveau plan de réorganisation et d’économies imposé par la direction ; il dégradera les conditions de travail des salariés et supprimera encore des emplois.
Ce lundi, les salariés du Colruyt de Herve (province liégeoise) font grève. Alors que leurs conditions de travail se détériorent, la famille Colruyt (actionnaire principal ; 7ème plus grosse fortune de Belgique avec près de 3 milliards 261 millions euros) se remplit les poches de bénéfices. Les grévistes revendiquent une augmentation de leurs chèques-repas, plus de temps de récupération par jour et l’application de la convention collective n° 104 qui peut permettre d’améliorer en partie la situation des plus de 45 ans. Face au relâchement des mesures sanitaires dans les magasins, ils réclament en outre plus de sécurité.
Il est vrai que les élections sociales approchent. Mais au-delà de cela, le contexte actuel de récession et de crise sanitaire attise les tensions sociales. Nous soutenons les travailleurs se mettant en action pour protéger leurs emplois, pour défendre et améliorer leurs conditions… Entre victoires éphémères et défaites, le vrai fruit de leurs combats est leur solidarité grandissante dans ce système qui les écrase. R&R veille à être sur le terrain pour diffuser ses messages et faire son travail d’éveil.