1. Durant les mois de mai et juin de cette année aura lieu, sur le territoire de plusieurs pays européens, l’exercice Defender-Europe 20 piloté par l’armée américaine et intégrant les pays de l’OTAN (dont la Belgique fait partie). Le scénario de l’exercice est l’attaque, en 2028, d’un pays de l’OTAN, attaque menant à l’engagement général des forces de l’OTAN… Il s’agit là du plus important déploiement militaire de l’armée américaine en Europe depuis 25 ans (elle va envoyer 20.000 de ses soldats et une masse colossale de matériel sur le sol européen). Au total, l’exercice va réunir près de 40.000 militaires.
2. Officiellement, l’armée américaine déclare que l’objectif est de « démontrer la capacité de l’armée américaine à déployer rapidement une force importante pour soutenir l’Otan et à répondre à n’importe quelle crise ». Il s’agit de tester la capacité de déploiement de l’OTAN, et tout particulièrement de l’armée américaine. L’exercice constitue par ailleurs un signal fort de l’impérialisme américain, d’une part, à ses alliés de l’OTAN et, d’autre part, à la Russie et la Chine.
3. Cependant, la Russie et la Chine ne sont pas en reste ; l’on observe de ce côté également d’importants exercices et déploiements militaires ces dernières années, dont certains conjoints. En 2018, la Russie a ainsi lancé le plus grand exercice militaire de son histoire et la Chine y a participé. L’expert militaire russe Pavel Felguengauer déclara qu’il s’agissait « d’une préparation à une guerre mondiale future », ajoutant, par rapport à la participation de la Chine qu’ « Il ne s’agit pas tant d’un signe, d’un message, que d’une préparation à une guerre réelle de grande ampleur. »
4. Tout ceci s’inscrit dans un contexte d’aggravation des contradictions entre, d’une part, l’impérialisme américain et ses alliés impérialistes européens et, d’autre part, les impérialismes russe et chinois dans la lutte pour le partage des sphères d’influence. Progressivement, on voit grandir la menace d’un conflit mondial entre les puissances impérialistes de notre temps. Un tel processus est, chacun le sait, loin d’être inédit ; il est engendré par les lois mêmes du système actuel.
5. Face à ce processus et ce système rimant avec désastre, que pouvons et devons-nous faire, nous, Belges ? Faut-il, comme un certain nombre d’organisations dites de gauche ou de gauche radicale, préconiser une « politique étrangère souveraine » ? Non ; ce serait penser et se confiner dans le cadre du système alors que ce dernier est précisément la source du problème. Il faut donc travailler inlassablement à construire un mouvement révolutionnaire de masse, dirigé par la classe travailleuse, visant, dans notre pays, à rompre avec le capitalisme et le dépasser tout en développant une solidarité internationale et des liens internationaux avec les travailleurs et les organisations révolutionnaires conséquentes des autres pays de l’Union européenne et du monde. C’est une tâche immense, qui nécessitera des années de luttes et d’intense travail d’éveil, d’organisation, de mobilisation, de théorisation, etc., qui passera par des succès et des échecs, des avancées et des retraites, mais, on le répète, il n’y a pas d’autre option.