Quelques éléments récoltés lors de nos sorties hebdomadaires en usines :
📌 B., maintenancier et délégué : « Chaque année je dois me mettre à jour dans la connaissance des nouvelles techniques utilisées. C’est à chaque fois comme si je recommençais à 0 alors que je travaille ici depuis 28 ans. »
📌 T., maintenancier et délégué : « L’autre jour, j’ai reçu un message d’un collègue qui m’a mis les larmes. Il me disait merci pour mon travail de délégué ; pour la première fois il se sent vraiment défendu. J’ai montré ça à ma femme qui parfois trouve que je passe trop de temps dans tout ça. Elle a dit ‘Ah oui, je comprends mieux.’ […] Aujourd’hui, beaucoup peuvent se permettre de ne pas bouger grâce aux conquêtes de nos anciens. Mais on nous les détruit de plus en plus. […] Il faut apprendre l’histoire et créer notre propre histoire ! […] Le combat va être long et dur ! Il faut planter nos graines dans les têtes, éveiller les consciences. »
📌 M., maintenancier : « Je n’ai que 32 ans et j’ai déjà des problèmes de dos à cause du travail. Je dois souvent prendre des médocs bien lourds. Là j’ai hyper mal au dos à cause d’une réparation mal placée que j’ai dû faire l’autre jour. […] Depuis quelques années, je sens que ça empire fort. À la direction, ce sont vraiment des nazis. On a toujours plus de travail et de pression. […] Pour le moment, on a juste le droit au boulot-métro-dodo. On fait plus rien d’autre. C’est insupportable j’en peux plus je veux revivre. Le virus est là ok mais faut pas exagérer. »
📌 D., ouvrier de production : « Je dois prendre des médicaments à cause de mes maux de dos. Je peux qu’en prendre un toutes les 8 heures tellement ils sont forts. L’autre jour je voulais dépasser la dose tellement j’avais mal. »
📌 Y., ouvrier de production : « Pour beaucoup d’entre nous, la bulle sociale était déjà très réduite avant le coronavirus. Tu travailles dur, tu fais des heures supp’, tu rentres crevé chez toi ; tu manges, dors puis retournes au travail. »