Dans les premières années suivant la Révolution d’Octobre, Lénine guida directement toutes les affaires d’État et le Parti. En août 1918 il y eut une tentative d’assassinat sur lui par un membre du Parti Socialiste Révolutionnaire, qui lui valut deux balles dans le corps. Même affaiblit par l’attentat, Lénine continua à travailler selon un horaire rigoureux qui ne lui laissait que trois ou quatre heures de sommeil par nuit. Ce surmenage commença à sérieusement impacter sa santé, en particulier son cerveau. A partir de fin 1921, il commença à avoir de sérieux maux de tête et des vertiges qui se mirent à affecter son travail. En mai 1922, il subit un accident paralytique affectant son bras et sa jambe droite et sa faculté à parler. À partir de ce moment jusqu’à sa mort, malgré ses efforts pour récupérer et retourner au travail, il ne put jouer un rôle actif efficace. Juste avant son attaque, en avril 1922, le Comité Central élut Staline comme Secrétaire Général. Ce fut ainsi Staline qui prit la direction du Parti pendant la maladie de Lénine et après sa mort le 21 janvier 1924.
Staline (signifiant «l’homme d’acier») était le nom de parti le plus populaire de Joseph Vissarionovich Dzhugashvili, né le 21 décembre 1879, à Gori, une petite ville de Géorgie, qui était alors une nationalité opprimée dans l’Empire russe (aujourd’hui la Géorgie est un pays indépendant). Ses parents étaient descendants de serfs, pauvres et illettrés. Son père, quelques années après avoir été libéré de l’esclavage de son propriétaire terrien, quitta en 1875 son village près de Tiflis, la capitale du Caucase (une région reculée de l’Empire russe, qui abritait la Géorgie et plusieurs autres nationalités opprimées). Il établit un petit magasin de cordonnier à Gori, qui était l’équivalent d’un chef-lieu de département. Il ne fut cependant pas capable de gagner assez et quitta sa femme et son enfant pour travailler dans une usine de chaussures à Tiflis, où il mourut en 1890.
Comme le père de Staline ne contribuait pas beaucoup aux travaux domestiques, sa mère, Ekaterina fut celle qui s’occupa de lui et l’éleva. Elle travaillait de longues heures comme lavandière et ses revenus couvraient toutes les dépenses de la maison. Elle eut trois enfants avant Staline, qui moururent tous rapidement après leur naissance. Étant son seul fils à survivre, elle fit énormément d’efforts pour lui donner une bonne éducation. Malgré sa pauvreté, elle n’envoya pas son enfant travailler comme il aurait été normal de le faire. Elle inscrivit Staline, à l’âge de 9 ans, dans une école ecclésiastique locale. Elle fit elle-même beaucoup d’efforts et apprit à lire et à écrire plus tard dans sa vieillesse. Ekaterina était ainsi un exemple remarquable de courage et de détermination des masses laborieuses.
Staline fit l’expérience de la pauvreté dès son enfance. Sa maison était composée de deux pièces extrêmement petites, qui étaient utilisées comme magasin, atelier et foyer. Bien que Staline était fort et robuste, il souffrit d’une attaque de variole quand il avait six ou sept ans qui lui laissa des cicatrices sur son visage pour le reste de sa vie. Il eut aussi une infection sanguine, qui le fit frôler la mort et qui handicapa de manière permanente son bras gauche.
Pendant ses cinq années à l’école de Gori, il fut remarqué pour son intelligence et sa mémoire exceptionnelle. C’est à ce moment que Staline entra en contact pour la première fois avec les idées rationalistes et qu’il s’opposa à la religion. Il y commença à écrire de la poésie et fut influencé par la littérature et la poésie géorgiennes, qui avait de fortes tendances nationalistes. C’est au cours de ces années que Staline fut rempli d’un fort sentiment de lutte contre l’injustice sociale et contre l’oppression de son peuple.
À cause de sa pauvreté, il aurait été impossible pour Staline de poursuivre des études supérieures. Cependant il fut recommandé comme « meilleur étudiant » pour une bourse par le directeur de l’école et le prêtre local. Cela lui permit de continuer ses études à partir d’octobre 1894 à la plus haute institution d’enseignement supérieur du Caucase. C’était le Séminaire Théologique (une faculté pour devenir un prêtre orthodoxe) à Tiflis. Les cinq années de Staline au séminaire de Tiflis furent une période de formation cruciale pour le moment où il deviendrait marxiste.
La Géorgie, lors de la jeunesse de Staline, était dans un état constant d’agitation. Une des sources de l’agitation était l’esprit rebelle de la paysannerie, où l’abolition du servage avait été retardé même après qu’il ait été aboli en Russie. L’autre était l’arrivée constante d’idées révolutionnaires de Russie. En effet, le gouvernement tsariste avait une longue histoire de déportation vers le Caucase d’un grand nombre de ses rebelles et révolutionnaires bourgeois. Plus tard, ces déportés inclurent même des travailleurs marxistes révolutionnaires comme Kalinine, le futur Président de l’Union Soviétique, et Alliluyev, un organisateur bolchevique et beau-père de Staline.
Le séminaire de Tiflis était l’un de ces centres d’agitation. C’était le principal terreau de l’intelligentsia locale et aussi le principal centre d’opposition au tsar. En 1893, juste un an avant que Staline ne rejoigne le séminaire, il y eut une grève qui conduisit à l’exclusion de 87 étudiants. Les principaux dirigeants de la grève sont devenus plus tard d’importants marxistes et révolutionnaires.Un des dirigeants, Ketskhoveli, était aussi de l’école Gori où avait étudié Staline, étant son aîné de seulement trois ans. Il devint rapidement le premier mentor politique de Staline.
Staline, lors de la première année, s’immergea lui-même dans la lecture de toutes sortes de littérature radicale. Il devait le faire secrètement, puisque que la plupart des livres non-religieux et de nature politique étaient strictement proscris du séminaire. Sa poésie, de nature politique et radicale, fut publiée pour la première fois, sous un faux nom, dans un important magazine géorgien. C’est aussi à cette époque que Staline, à l’âge de quinze ans, entra en contact avec des cercles d’étude marxistes clandestins. Rapidement, Staline fut mis sous surveillance par les autorités du séminaire et fut même envoyé à la cellule de punition pour lecture de littérature interdite. C’est vers cette époque qu’il rejoignit un cercle de débat secret dans le séminaire. Cela accrut encore ses activités, l’amenant à entrer plus souvent en conflit avec les autorités du séminaire.
À l’âge de dix-huit ans, en août 1898, il rejoignit le Messame Dasi (Le Troisième Groupe), le premier groupe de socialistes en Géorgie, dont les dirigeants devinrent plus tard des mencheviks de première importance. Plus tard, Staline aurait dit « Je suis devenu un marxiste du fait de ma position sociale (mon père était un travailleur dans une usine de chaussures et ma mère était aussi une travailleuse), mais aussi […] parce que la dure intolérance et la discipline jésuite m’a écrasé sans merci au Séminaire […] L’atmosphère dans laquelle j’ai vécu était saturée de haine contre l’oppression tsariste. » En dehors du Séminaire, dans la ville de Tiflis, les travailleurs étaient alors en pleine agitation. Ces années virent la naissance les premières grèves dans le Caucase. Aussitôt que Staline rejoignit le Mesame Dasi, il eut comme tâche de lancer quelques cercles d’étude de travailleurs. Il fit cela en tenant des réunions secrètes dans le bastion des travailleurs lors du peu de temps libre qu’il avait du séminaire. Pendant ce temps, les autorités du séminaire cherchaient une occasion de se débarrasser de Staline. Finalement, il fut expulsé du séminaire en mai 1899, pour ne pas s’être présenté à ses examens.
L’expulsion du séminaire ne changea cependant pas grand-chose aux activités révolutionnaires de Staline. Après un court séjour avec sa mère à Gori, il retourna à Tiflis, pour organiser et éduquer en restant parmi les ouvriers. En décembre 1899, il prit un travail d’employé dans l’observatoire géophysique de Tiflis. Ce travail, bien que très peu payé, prenait très peu de temps et fournissait une couverture idéale pour échapper à la police secrète tsariste.
Sous cette couverture, Staline continua à étendre ses activités. L’année suivante, en 1900, il organisa la première célébration du Premier Mai dans le Caucase et y prit la parole. A cause de la répression tsariste, cette rencontre, forte de 500 personnes, dut se tenir non pas en ville, mais dans les montagnes au-dessus de Tiflis. La rencontre fut un événement enthousiasmant qui conduisit à des grèves dans les usines et les chemins de fer au cours des mois qui suivirent. Staline en était un des principaux organisateurs. L’année suivante, il fut décidé de tenir une manifestation du Premier Mai ouvertement au milieu de Tiflis mais les principaux dirigeants furent arrêtés en mars 1901. La chambre de Staline fut elle aussi fouillée, mais il avait réussi à s’échapper. Depuis ce jour jusqu’au succès de la révolution en 1917, Staline mena une vie de révolutionnaire professionnel clandestin. Sa première tâche fut de reprendre la direction de l’organisation et de mener et organiser l’événement du Premier Mai malgré la perte des principaux dirigeants. Il réalisa cela avec succès et, malgré les arrestations et les violentes attaques de la police, une manifestation historique forte de 2000 personnes eut lieu.
Ces premières années de Staline dans l’organisation socialiste étaient aussi des jours d’intenses débats sur l’économisme ainsi que sur d’autres enjeux. Au sein de l’organisation géorgienne, Staline s’opposait toujours aux opportunistes et se tenait aux côtés de l’aile gauche. Dès les débuts de l’Iskra, le groupe de Staline en devint un enthousiaste partisan et fut le premier à le distribuer à Tiflis. Ils lancèrent rapidement un journal illégal en langue géorgienne, en septembre 1901, appelé Brdzola (La Lutte). Staline en était l’un des principaux rédacteurs avec de nombreux articles soutenant la ligne de l’Iskra. L’article nommé Le Parti Social-Démocrate Russe et ses tâches immédiates, publié en décembre 1901, fut notamment d’une importance particulière.
En novembre 1901, Staline fut élu au Comité Social-Démocrate de Tiflis, qui était alors le corps dirigeant effectif pour tout le Caucase. Il fut immédiatement envoyé à Batoumi, une petite ville de 25 000 habitants, qui était un nouveau centre de l’industrie pétrolière, relié par un oléoduc à la ville pétrolière de Bakou, plus grande et plus ancienne. Il forma rapidement un comité de ville sous la couverture d’une fête de Nouvel An. Il mit aussi en place une presse secrète dans la seule pièce où il vivait. De nombreuses brochures furent publiées, ce qui conduisit rapidement à des luttes de travailleurs. L’une de ces luttes entraîna des tirs de la police sur un rassemblement au cours duquel quinze travailleurs furent tués. Toutes ces activités furent menées en dépit de l’opposition des socialistes locaux qui devinrent plus tard des mencheviks. Finalement, après seulement quatre mois et demi à Batoumi, Staline fut arrêté en avril 1902 à une réunion secrète du comité de Batoumi. Cependant, la presse secrète ne fut pas découverte. C’est pendant la période de Batoumi que Staline prit un de ses nombreux noms de parti, par lequel il resta connu pour les nombreuses années où il travaillait dans le Caucase. Il était appelé Koba, ce qui signifie en turc « l’indomptable » ou « l’invincible », et était le nom du héros populaire de l’un des poèmes des écrivains favoris de Staline dans sa jeunesse.
Staline passa un an et de demi dans différentes prisons. Il y maintint une discipline stricte, se levant tôt, travaillant dur, lisant beaucoup et étant l’un des principaux débatteurs dans la commune de la prison. Il y était aussi connu comme un camarade patient, sensible et serviable. Après son incarcération, alors qu’aucune charge ne pouvait être prouvée contre lui, il fut encore banni en novembre 1903 en Sibérie orientale. Alors qu’il était en prison, il fut élu en mars 1903 à l’Exécutif de la Fédération pan-caucasienne des groupes Sociaux-Démocrates nouvellement formée. Comme il était très rare pour un camarade emprisonné d’être élu dans un comité, cette action donne une idée de l’importance de Staline dans l’organisation caucasienne. Le bannissement de Staline en Sibérie coïncida avec le début de la guerre russo-japonaise. Staline et ses camarades utilisèrent la confusion qui régnait pour s’échapper presque immédiatement à leur arrivé en Sibérie. A la fin janvier 1904, il était de retour à Tiflis.
Aussitôt Staline rentré, il fut appelé à prendre position sur les problèmes qui conduisirent à la rupture entre les bolcheviks et les mencheviks. La majorité des socialistes dans le Caucase était des mencheviks et beaucoup de bolcheviks étaient en faveur d’un compromis. Malgré cette large majorité pour les mencheviks, Staline prit rapidement position pour Lénine et les bolcheviks. Il commença à écrire dans la presse du parti géorgien pour soutenir vigoureusement la ligne bolchevique. Dans son premier article, il écrivit que le parti est « le groupe militant de leaders » et qu’« il doit être une organisation cohérente centralisée ». Ses fortes positions politiques l’amenèrent à rentrer en contact avec Lénine qui, depuis l’étranger, demanda des copies de ses articles. Parallèlement à la bataille idéologique contre les mencheviks, Staline était, en même temps, profondément impliqué dans les luttes révolutionnaires qui se développaient dans tout le pays dans le cadre de la Révolution de 1905. Le centre de Staline était le Caucase.
Outre sa participation à l’organisation des grèves ouvrières, Staline commença immédiatement l’implantation pratique de l’appel des bolcheviks à la préparation d’un soulèvement armé. Il devint le principal organisateur, inspirateur et guide de l’organisation militaire dans le Caucase. Un laboratoire secret efficace pour les explosifs fut aussi mis en place. A travers les luttes, un certain nombre d’escouades combattantes furent mises en place. Elles participèrent à de nombreuses révoltes, en attaquant les bandes armées de la classe dirigeante et en maintenant un lien avec les guérillas de paysans. Dans la période suivante de chute de la révolution, quand le Parti fit face à des sérieux manques de fonds, quelques-unes des meilleures escouades combattantes furent utilisées pour des actions majeures et audacieuses de récolte d’argent. Staline joua un rôle primordial dans la construction et la direction de cette branche technique très secrète du Parti. Il écrivit aussi des articles pendant cette période expliquant l’approche marxiste de l’insurrection.
En décembre 1905, Staline participa à sa première Conférence des Bolcheviks de toute la Russie, où il fut décidé de construire l’unité avec les mencheviks. C’est ici qu’il rencontra Lénine pour la première fois. Il participa aussi au Congrès d’Unité d’avril 1906 où il était le seul bolchevik des onze délégués du Caucase, le reste étant tous mencheviks. De même, il était le seul bolchevik venant du Caucase à participer au Congrès de 1907. A ces deux Congrès, un des points de discussion fut les résolutions menées par les mencheviks et Trotski, appelant à bannir les actions armées et les saisies d’argent. Cependant, le Caucase continua d’être le principal centre de telles actions, avec une estimation de 1150 actions de la sorte ayant pris place entre 1905 et 1908.
Vers la fin 1907, Staline fut élu au comité de Bakou. Cette ville pétrolière de 50 000 ouvriers avait des ouvriers de différentes nationalités et religions faisant face à une exploitation sévère. Staline unifia rapidement les ouvriers et développa le seul centre de lutte dans la sombre période de la réaction de Stolypine. Adoptant une nouvelle identité, il établit sa résidence et une presse secrète dans la partie musulmane de la ville. C’est à cette période que Staline écrivit pour la première fois en russe. En 1908, Staline fut arrêté, mais continua à écrire des articles et à guider les activités du parti depuis l’intérieur de la prison. En 1909, il fut une nouvelle fois banni, mais s’échappa en moins de quatre mois.
Staline rentra en passant par Saint-Pétersbourg et constata l’état de désorganisation de la direction du parti dans la capitale. Alors qu’il retournait à Bakou, il écrivit largement concernant l’état des choses et a appela à la publication d’un journal panrusse à partir la Russie. Il appela aussi plus tard à ce que le centre dirigeant pratique soit transféré en Russie. Après plusieurs mois de travail intensif à Bakou et d’articles pour l’organe du Parti à l’étranger, Staline fut encore une fois arrêté en mars 1910. Après plusieurs mois en prison, il fut de nouveau banni en Sibérie où il resta jusqu’en juin 1911. Cette fois, étant interdit de retour dans le Caucase ou dans quelconque grande ville, il s’installa dans une ville près de Saint-Pétersbourg et Moscou. Il fut cependant une nouvelle fois arrêté en moins de deux mois. Après quelques mois en prisons, il fut encore libéré, mais devait désormais vivre en dehors des grandes villes.
C’est durant cette période que le premier Comité Central Bolchevik, élu en janvier 1912 à la Conférence Bolchevik, nomma Staline au Comité, dès sa première réunion. Une des premières tâches de Staline, après être devenu un membre du Comité Central, fut de publier le premier numéro du quotidien bolchevique La Pravda. Il fut cependant de nouveau arrêté presque immédiatement. Après trois mois de prison et deux mois de déportation en Sibérie, il s’échappa de nouveau. Il atteignit Saint-Pétersbourg juste à temps pour mener la campagne pour les élections à la Douma. Bien que les Bolcheviks n’y gagnèrent que six sièges, cela représentait quatre-vingt pourcents des travailleurs industriels.
À la fin de 1912 et au début de 1913, Staline passa quelques semaines à l’étranger où il rencontra et a eu des discussions détaillées avec Lénine et d’autres camarades. Ce fut pendant cette période qu’il écrivit son fameux livre théorique Le Marxisme et la Question Nationale. Il retourna à Saint-Pétersbourg en février 1913, mais fut trahi en moins d’une semaine par un autre membre du Comité Central, Malinovski, un agent de la police secrète tsariste. Cet agent avait aussi trahi un autre membre du Comité Central, Serdlov. Aussi bien Staline que Sverdlov furent déportés dans les parties les plus isolées de la Sibérie d’où s’échapper était le plus difficile. Lénine conçut un plan sophistiqué pour organiser leur évasion, mais ce plan fut établis par le biais du même agent secret qui, au lieu de le mettre en pratique, fit en sorte de surveiller de plus près les membres du Comité Central. Cette fois, Staline fut donc contraint de rester en exil pour quatre longues années, jusqu’à la Révolution bourgeoise de Février en 1917 qui aboutit au renversement du régime tsariste. C’est à ce moment qu’il fut autorisé de retourner à Saint-Pétersbourg, où il arriva le 12 mars 1917. A partir de ce moment, jusqu’à l’arrivée de Lénine en avril, il dirigea le centre du Parti.
Si l’on se penche sur la vie politique de Staline d’une vingtaine d’années avant la révolution, elle se distingue comme un modèle de courage, d’abnégation, de dévouement et d’attachement à la cause de la révolution. Outre les longues années de prison et de bannissement, Staline vécut presque toujours dans la clandestinité, en contact étroit et vivant avec les masses. Avec une vie aussi difficile et totalement dévouée, il n’avait guère le temps d’avoir une «vie privée. Son premier mariage eut lieu dans sa jeunesse, avec Ekaterina Svanidze, la soeur d’un de ses camarades socialistes au séminaire de Tiflis. Ils eurent un fils qui, après la mort d’Ekaterina pendant la Révolution de 1905, fut éduqué par ses parents. Le second mariage de Staline fut avec Nadezhda Alliluyeva, la fille d’un des proches camarades ouvriers de Staline. Il avait des liens étroits avec sa famille et celle-ci lui envoyait toujours des colis de nourriture, de vêtements et de livres pendant ses jours d’exil. Ce second mariage n’eut cependant lieu que lorsque qu’ils furent tous les deux affectés à Tsaritsyn (rebaptisé plus tard Stalingrad) pendant la guerre civile, après la Révolution d’Octobre.