À l’occasion du 25ème anniversaire de la Fédération des jeunesses communistes léninistes de l’U.R.S.S., octobre 1943
Le Komsomol, et avec lui toute la jeunesse soviétique, fête le 25e anniversaire de son existence. Glorieuse est la voie parcourue par notre Fédération des jeunesses. Le Komsomol a bien mérité de la Patrie. Né dans les combats pour le régime soviétique, à l’appel du Parti, côte à côte avec la génération aînée, il a héroïquement combattu les gardes blancs et l’intervention, il a défendu la jeune république des Soviets. En vingt-cinq ans, la Fédération des jeunesses a passé par une bonne école. Les organisations du Komsomol jouissent aujourd’hui d’une autorité bien établie dans toutes les sphères de l’activité publique, économique, culturelle et éducative. Là où il fallait l’énergie, l’entrain, l’abnégation de la jeunesse, les komsomols ont toujours été en avant. Ce n’est pas pour rien que le camarade Staline a dit :
Le Komsomol a toujours été aux premiers rangs parmi nos combattants. Je ne sais pas un seul cas où il soit resté en arrière des événements de notre vie révolutionnaire.
Lénine et Staline sur les jeunes, p. 297, éd. Molodaïa Gvardia, 1938.
Lénine et Staline enseignent que l’essentiel en toutes choses, c’est de savoir trouver le maillon principal grâce auquel on peut tirer toute la chaîne. Notre Komsomol a appris à le faire ; avec le Parti et sous sa direction, il s’est acquitté de tâches d’une importance extrême pour l’édification et le renforcement de l’Etat socialiste soviétique. Il me suffira de rappeler le rôle immense que le Komsomol et toute la jeunesse ont joué dans le relèvement de l’industrie après la guerre civile et, plus tard, dans l’industrialisation du pays, notamment dans l’Oural.
Des centaines de milliers de komsomols et d’autres jeunes ont travaillé avec abnégation à la construction du combinat métallurgique de Magnitogorsk, à la construction de mines et de centrales électriques. Ils ont bâti de leurs mains les usines de tracteurs de Stalingrad et de Kharkov, la centrale hydroélectrique du Dniepr. Et comme pour laisser leur souvenir à la postérité, ils ont élevé dans un désert lointain, parmi les forêts compactes, au bord de l’Amour majestueux, une ville portant leur nom : Komsomolsk, devenue un grand centre industriel d’Extrême-Orient et dont l’importance croît de jour en jour.
Non moins grands sont les services rendus par le komsomol dans la collectivisation de l’agriculture. A la campagne, il a été le fidèle exécuteur de la ligne du Parti, le valeureux auxiliaire de ce dernier dans la lutte menée pour la création et le renforcement du régime kolkhozien.
L’appel adressé par le camarade Staline au Komsomol — étudier patiemment, avec ténacité, en serrant les dents afin de s’assimiler la science, forger de nouveaux cadres de spécialistes bolcheviks dans toutes les branches du savoir — a trouvé un terrain propice. Des centaines de milliers de komsomols et de jeunes se sont mis à l’étude avec zèle et ont acquis des connaissances spéciales, ce qui fait que dès le début de la guerre nous disposions de nombreux cadres de jeunes spécialistes. C’était en quelque sorte le couronnement du grand travail constructif effectué dans notre pays, et cela nous a permis, dans les conditions difficiles de cette guerre, d’assurer le fonctionnement des entreprises évacuées, de développer progressivement des industries comme celles de l’aviation, des chars, etc. Aujourd’hui, éclairé par l’expérience quotidienne de la guerre, chaque soldat rouge peut se rendre compte de toute la valeur du mot d’ordre lancé par le camarade Staline : le Komsomol doit posséder la science.
Le rôle joué par le Komsomol dans le renforcement de la défense du pays est considérable. Le parrainage qu’il exerce sur la Marine et sur l’Aviation de guerre est une des plus belles pages de son histoire. Des milliers de komsomols, parmi les meilleurs, se sont engagés dans la Marine, sont entrés dans les écoles de la Marine de guerre, et au début des hostilités, celle-ci était devenue une grande force. Le monde entier admire les marins héroïques qui ont défendu Odessa, Sébastopol, Leningrad, et notre peuple conservera à jamais le souvenir de leurs exploits.
Notre Aviation de guerre, nous l’avons littéralement créée. Et ici le Komsomol a joué un rôle encore plus considérable peut-être que dans la Marine de guerre. Les efforts du peuple, et notamment du Komsomol, ont porté des fruits précieux dans cette guerre. Alexandre Molodchi, Boris Safonov, Dmitri Glinka, Vassili Zaïtsev, Mikhaïl Bondarenko, Vassili Efrémov, qui sont deux fois Héros de l’Union soviétique, Nikolaï Gastello, Victor Talalikhine, Piotr Kharitonov, Stépan Zdorovtsev, Mikhaïl Joukov et beaucoup d’autres Héros de l’Union soviétique, qui furent tous formés par le Komsomol, seront pour nos futurs pilotes autant d’exemples de dévouement sans bornes à la Patrie et de haute maîtrise dans l’aviation.
Ainsi donc, en l’espace de vingt-cinq ans, le Komsomol qui était né dans la lutte contre les gardes blancs et l’intervention a travaillé avec abnégation à relever et à développer l’industrie, à édifier le régime kolkhozien à la campagne ; il s’est assimilé la science avec succès dans les Universités, les Instituts, les laboratoires d’usine et sur les champs d’essai, et ce faisant il a renforcé la capacité de défense du pays. Le travail constructif battait son plein. Devant le Komsomol et la jeunesse s’ouvraient des perspectives illimitées de travail paisible et de création scientifique.
La guerre que l’Allemagne hitlérienne nous a imposée a interrompu l’œuvre créatrice et pacifique des hommes au pays des Soviets. Des journées sévères se sont levées pour le Komsomol et pour toute notre jeunesse. Il fallait défendre la patrie, défendre tout ce qui avait été réalisé grâce à l’effort commun des peuples de l’U.R.S.S. pendant près d’un quart de siècle.
La guerre est une rude épreuve pour un peuple, pour son régime d’Etat, sa politique et ses dirigeants. Elle l’est aussi pour toute organisation sociale, et en particulier pour le Komsomol. Avant la guerre, en raison de l’édification qui allait toujours croissant et des succès remportés dans les domaines économique et culturel, les tendances pacifiques prédominaient chez les komsomols comme d’ailleurs chez beaucoup d’hommes soviétiques. Mais la guerre a brutalement interrompu tout cela et imposé au Komsomol de nouvelles obligations. Il n’est évidemment pas facile de changer la psychologie du temps de paix, surtout que le Komsomol est une organisation comptant des millions de membres. Pourtant on peut dire à son honneur qu’il s’est acquitté de cette tâche de façon satisfaisante.
Le mot d’ordre « tout pour la guerre » est simple et compréhensible, et il fut accueilli avec enthousiasme par les komsomols et par toute la jeunesse. Mais il fallait encore orienter, de façon organisée, l’énergie de la jeunesse vers les différents canaux de l’activité pratique immédiate. Les difficultés étaient énormes. Et elles existent encore aujourd’hui.
La jeunesse ne fait que commencer à vivre ; or la guerre exige de l’homme qu’il sacrifie tout, jusqu’à sa vie. Pour que des millions d’êtres prissent conscience de cette nécessité, il fallait bien les pénétrer de l’idée que la guerre nous a été imposée, qu’elle est irrévocable, qu’y participer est chose juste, obligation sacrée. Le Komsomol a fait et continue de faire beaucoup pour cela.
Tout naturellement, devant le Komsomol comme devant chaque organisation soviétique et chaque citoyen soviétique, une question primordiale s’est posée : où et comment appliquer ses forces pour défendre au mieux la Patrie ? Et fidèles aux meilleures traditions du Komsomol, des milliers de jeunes gens et même de jeunes filles se sont engagés dans l’armée active, se sont joints aux détachements de partisans dans les régions occupées. Et ce désir d’aller au front, si caractéristique des komsomols, continue jusqu’à présent à se manifester.
Les difficultés et le danger, loin d’effrayer la jeunesse, l’attirent et l’incitent aux exploits. Notre jeunesse soviétique, qui combat héroïquement sur les fronts de la Guerre nationale, non seulement écrit une nouvelle page brillante de l’histoire du Komsomol, mais encore montre que le peuple est fermement résolu à défendre et à sauvegarder l’honneur, la liberté et l’indépendance de l’Etat soviétique.
Les guerres sont exigeantes, cruelles, implacables. Celle-ci a pris des formes particulièrement féroces, et ces formes ont été créées par les odieux fascistes allemands. Les outrages inouïs infligés à la population des régions occupées, aux sentiments qui lui sont chers, à sa morale, le massacre de vieillards et d’enfants, les tortures auxquelles furent soumis les blessés et les malades, les mères arrachées à leurs enfants en bas âge et jetées dans les bagnes fascistes, la fustigation, les fusillades et les potences — tout cela a été prévu dans les états-majors allemands comme autant de moyens d’assurer la victoire des armes allemandes. Les fascistes d’Allemagne croyaient pouvoir par la terreur, démoraliser notre peuple, en faire un troupeau d’esclaves dociles.
Les hommes soviétiques, l’armée et surtout la jeunesse, éduqués dans un esprit de sollicitude pour l’homme et dans le respect de la dignité humaine, ne pouvaient d’emblée comprendre cette tactique de guerre des fascistes allemands.
Le camarade Staline a montré la nature criminelle de l’impérialisme allemand ; il a indiqué qu’un danger mortel menaçait notre Patrie et il a convié le peuple soviétique à se pénétrer de haine pour les brigands allemands, à exterminer tous les envahisseurs fascistes qui avaient envahi le territoire soviétique. Les komsomols et toute la jeunesse ont entendu l’appel de leur chef, ils ont fait de leur poitrine un rempart à la Patrie, et ils exterminent l’occupant allemand avec toute la fougue de la jeunesse, avec un courage prêt à tous les sacrifices.
La guerre moderne exige du soldat une très forte tension morale. Mais surtout, elle exige qu’il sache manier les armes, les utiliser de la façon la plus efficace dans la lutte contre l’ennemi ; elle exige une bravoure pleine d’abnégation jointe à la prudence du soldat expérimenté et, enfin, de l’endurance physique, de l’adresse. Nous voyons ainsi se forger, dans cette lutte cruelle contre les pillards allemands, les combattants de notre Armée et de notre Marine : fantassins, aviateurs, tankistes, artilleurs, cavaliers, servants de mortiers, marins, parachutistes, sapeurs. Le Komsomol peut à bon droit être fier que parmi ses membres on compte plus de 500 Héros de l’Union soviétique et des dizaines de milliers de titulaires d’ordres et de médailles.
On peut hardiment dire que l’héroïsme de la jeunesse au front est général. Un acte d’héroïsme en suscite des dizaines et des centaines d’autres. Les noms des komsomols Ivan Smoliakov, Lioudmila Pavlitchenko, Natalia Kovchova, Dmitri Ostapenko, Maria Polivanova, Kourban Dourda, Ivan Sivkov, Nina Onilova, ouvrière d’une fabrique de bonneterie d’Odessa devenue mitrailleur, et de beaucoup d’autres sont aujourd’hui des symboles d’héroïsme ; des milliers de soldats veulent leur ressembler. Combien ont renouvelé les exploits sans précédents de l’aviateur Gastello, un komsomol, du fantassin Matrossov, un autre komsomol, de Moussabek Senguirbaïev de la division de la garde Panfilov, et de bien d’autres encore.
Aujourd’hui, un nouveau groupe de héros vient de forcer le Dniepr, et parmi eux il y a encore une fois beaucoup de komsomols. Le passage du Dniepr ajoute une page brillante à l’histoire de la Grande Guerre nationale du peuple soviétique.
Les komsomols prennent une large part au mouvement des partisans. Le commandement allemand espérait pouvoir l’étouffer par la terreur. Mais plus l’ennemi forcené a sévi, plus ce mouvement a pris de force. Et aujourd’hui, les envahisseurs fascistes sont obligés de glapir de temps à autre : « Les Russes ne combattent pas suivant les règles de la guerre ! » Oui, le mouvement des partisans, c’est la vengeance du peuple pour nos villes et nos villages en ruines, les actes de pillage et de violence, les brimades exercées sur les Soviétiques, l’assassinat et l’exécution de femmes, de vieillards et d’enfants sans défense. Les brigands allemands se plaignent, mais « qui sème le vent, récolte la tempête ».
Il serait impossible d’exagérer l’importance de la lutte des partisans dans la guerre actuelle. On peut dire une chose, c’est que son extension dépasse toute attente. Grâce aux partisans soviétiques les Allemands ont perdu des centaines de milliers de soldats et d’officiers ; des milliers de locomotives, des dizaines de milliers de wagons pleins de soldats et chargés de matériel de guerre ont déraillé. Nos partisans détériorent le réseau téléphonique et télégraphique, ils anéantissent les points d’appui et les Kommandanturs. Tout cela rend les services de l’arrière allemand instables, dérange les communications de l’armée allemande. Mais l’essentiel, c’est qu’en opérant ainsi, les partisans incitent la population à résister à l’ennemi, lut inculquent la certitude que l’envahisseur fasciste sera nécessairement battu.
Si les partisans ont fait de grandes choses, la lutte qu’ils mènent est extraordinairement difficile. A chaque heure, le danger les guette. Et ils sont soumis à des exigences sévères, dans leur vie quotidienne aussi bien qu’au combat. Dans ces conditions si dures, les partisans komsomols subissent avec honneur l’épreuve qui leur est imposée. Soldats intrépides, ils mènent infatigablement la lutte pour libérer la patrie, en chasser les pillards, les tortionnaires, les assassins allemands.
Dans les pénibles conditions de la clandestinité à l’arrière des Allemands, des milliers de komsomols accomplissant un travail plein d’abnégation, organisent la population locale pour lutter contre l’occupant. Au péril de leur vie, ils groupent les jeunes autour d’eux. Par des causeries ou des récits, par les « bruits » qu’ils font circuler, par des tracts, des journaux et bien d’autres moyens encore, ils font parvenir la vérité jusqu’au peuple, lui donnent la certitude que l’Armée rouge vaincra, dénoncent les mensonges de la propagande fasciste.
La Patrie, le peuple apprécient hautement les meilleurs de leurs fils, qui se battent à l’arrière de l’ennemi. On compte parmi les partisans Héros de l’Union soviétique 22 komsomols. Des milliers de jeunes partisans ont été décorés d’ordres et de médailles. Le peuple soviétique tout entier connaît et prononce avec amour le nom des komsomols Héros de l’Union soviétique : Lisa Tchaïkina, Sacha Tchékaline, Zoïa Kosmodémianskaïa, Antonina Pétrova, Philippe Stréletz, Vladimir Kourilenko, Mikhaïl Silnîtski, Vladimir Riabok, les frères Ignatov et beaucoup d’autres. Héros immortels, ils entreront dans l’histoire de la lutte des partisans, et du même coup, dans l’histoire de la Grande Guerre nationale. Ils seront pour la jeune génération autant d’exemples de la manière dont il faut servir la Patrie, des modèles d’un dévouement indéfectible.
Les hitlériens ont attenté à ce que notre jeunesse avait de plus cher : à sa liberté, à ses idées, au trésor spirituel et matériel de la culture soviétique qui est son apanage. Et avec toute l’ardeur qui lui est propre, notre jeunesse livre à l’ennemi une lutte à mort pour défendre son avenir. Nul n’ignore cette chose admirable que fut la création par les komsomols de « la Jeune Garde » à Krasnodon, dans la région de Vorochilovgrad. En dépit d’une terreur atroce, Oleg Kochévoï, Ivan Zemnoukhov, Serguéï Tioulénine, Ouliana Gromova, Lioubov Ghevtsova et les autres membres de « la Jeune Garde », avaient trop de fierté pour courber la tête devant l’envahisseur. Avec toute la passion qui distingue l’homme soviétique épris de liberté, ils ont engagé une lutte à mort qui eût pu sembler au-dessus de leurs forces. La plupart des jeunes gens et des jeunes filles de « la Jeune Garde » sont morts en braves, mais la cause pour laquelle ils ont lutté, la cause de Lénine et de Staline, est vivante. Aucune force ne pourra détruire l’âme d’un peuple qui aime sa patrie, sa liberté et son indépendance. Des phalanges toujours nouvelles se lèvent pour prendre la place de ceux qui sont tombés et continuer leur œuvre glorieuse.
Les gangsters fascistes voulaient bafouer l’homme soviétique, le piétiner dans la boue, lui inspirer la crainte et l’horreur. Mais leurs efforts ont été vains. Nous avons vu autour de nous des exemples immortels d’un dévouement fait de loyauté et de grandeur, au peuple et au pays des Soviets. Je voudrais que ceux qui dirigent les organisations komsomoles se fassent un devoir de rassembler et de conserver avec un soin jaloux les notes où sont évoqués les exploits de la jeunesse au front et à l’arrière de l’ennemi, le patriotisme plein d’abnégation qu’elle déploie, et qui montrent les membres des Jeunesses tenant bien haut dans les combats le drapeau du Komsomol, le drapeau du Parti de Lénine et de Staline.
Le rôle du Komsomol est également grand à l’arrière, dans l’industrie, l’agriculture, et les autres branches desservant le front. Dans beaucoup d’entreprises industrielles, c’est la jeunesse qui prédomine, là jeunesse féminine y compris. Et notre industrie s’alimente sans cesse de nouveaux contingents ouvriers venus des écoles professionnelles et des écoles d’apprentissage de fabriques et d’usines, qui, tout en préparant des cadres qualifiés, exécutent d’importantes commandes militaires.
On peut dire avec certitude que la grande masse des komsomols et de la jeunesse met dans son travail pour le front toutes ses forces et tout son savoir, fait preuve d’initiative, d’esprit de création. L’appel du camarade Staline nous conviant à réorganiser notre industrie sur le pied de guerre, à tout faire pour que le front ne manque ni d’armes, ni de munitions, a trouvé un vibrant écho parmi les komsomols et parmi la jeunesse.
On jugera de l’efficacité du travail dans notre industrie en le comparant au travail dans l’industrie allemande. L’Allemagne hitlérienne a mis toute l’Europe au pillage ; elle a envoyé de force dans ses bagnes des millions d’ouvriers des pays occupés. Et néanmoins, les fabricants allemands crient sans cesse à l’insuffisance de main-d’œuvre et surtout de main-d’œuvre qualifiée. Où sont donc les ouvriers ? En raison d’un travail épuisant, des mauvais traitements, de la faim et des maladies, la mortalité des ouvriers et surtout des ouvriers étrangers dans les entreprises allemandes a pris des proportions encore jamais vues. L’Allemagne fasciste qui extermine ainsi la main-d’œuvre est semblable au Minotaure, ce monstre à qui, selon la légende grecque, on donnait à dévorer des jeunes gens et des jeunes filles.
Nouveau Minotaure, Hitler exige de ses alliés et de ses vassaux sacrifice sur sacrifice. Dans notre industrie, les ingénieurs et les techniciens, y compris les jeunes, travaillent sans relâche à perfectionner la technologie, à alléger le travail de l’ouvrier. Le résultat, c’est son niveau élevé ; elle est aujourd’hui à même de répondre aux besoins du front, en quantité comme en qualité. Ce qui montre que la productivité du travail d’un peuple libre, d’un peuple qui aime et défend sa patrie est bien supérieure à la productivité du travail fourni par les forçats des entreprises allemandes. Mais les magnats allemands réalisent des profits fabuleux, et pour eux c’est l’essentiel.
Le rôle de la jeunesse, et surtout de la jeunesse féminine, est également grand dans l’agriculture. Il est de premier plan dans des milliers de kolkhoz. Là aussi, le Komsomol a beaucoup fait pour ne pas permettre un relâchement du rythme de la production. Dans toute une série de régions, notamment dans les régions centrales, la récolte a même considérablement augmenté depuis le début de la guerre. En cela les femmes et les jeunes filles de chez nous ont bien mérité de la Patrie. Les hommes étant partis pour le front, il a fallu un grand effort pour préparer des cadres de tractoristes, de conducteurs de moissonneuses-batteuses, et d’ouvriers d’autres catégories. La jeunesse féminine s’assimile avec succès les professions agricoles les plus complexes, comme celles de tractoriste et de conducteur de moissonneuse-batteuse. Beaucoup de jeunes filles dépassent considérablement le plan de travail fixé par l’Etat pour les tracteurs.
Je pourrais montrer par de nombreux exemples comment le Komsomol et la jeunesse des campagnes ont réussi à faire monter la production agricole nécessaire au front et à l’industrie. Si je ne le fais pas, c’est uniquement parce que les journaux et la radio en parlent tous les jours. Je me bornerai à dire ceci : lorsque, soit sottise, soit piperie (ou plutôt l’une et l’autre à la fois) les hitlériens prédisent dans leur propagande la famine au pays des Soviets, ils oublient une chose : c’est que dans un pays où le travail libre règne sur une terre libre, où le peuple, où les kolkhoziens sont animés du désir d’exterminer les bandits hitlériens, la terre, le sol, sont efficients comme l’esprit du peuple, et rémunèrent au centuple les hommes de leur travail. Et j’ajouterai que le mérite en revient pour une bonne part au Komsomol et à la jeunesse des campagnes.
Parlant du grand travail effectué par les komsomol s pendant la guerre au front, dans l’industrie et dans l’agriculture, je veux signaler encore une autre tâche où le Komsomol doit sans aucun doute jouer un rôle non moins important : c’est le relèvement des villes et des villages détruits, c’est l’organisation de l’aide aux victimes de l’occupation allemande, auxquels doivent participer le Komsomol et toute notre jeunesse.
On est en train de reconstruire Stalingrad. Chaque citoyen soviétique prononce ce nom avec orgueil et considère comme un devoir civique de prendre à cette œuvre une part quelconque. La généreuse initiative du Komsomol de parrainer le rétablissement de l’usine de tracteurs, de l’usine Dzerjinski, de l’usine métallurgique Krasny Oktiabr, et de l’usine n° 264, a éveillé de larges échos parmi la jeunesse de l’U.R.S.S., et j’espère qu’elle sera reprise et s’étendra à toutes les régions libérées.
Le peuple soviétique aime notre jeunesse et est fier d’elle. Comme un ouragan, la guerre est venue bouleverser la vie du jeune Soviétique ; elle l’a placé devant la nécessité cruelle de défendre de son sang sa Patrie et son avenir, et d’affronter les plus dures épreuves. Voilà déjà plus de deux amis que dans une bataille acharnée contre l’ennemi, cette jeunesse défend (avec courage et abnégation, aux côtés de ses pères et de ses frères, la liberté et le bonheur die notre peuple. La guerre a mis à rude épreuve les qualités morales et physiques de la jeunesse soviétique et de son avant-garde, le Komsomol. Notre Komsomol, notre jeunesse ont subi l’épreuve avec honneur. A l’arrière comme au front, pleinement conscients de leurs devoirs envers la Patrie, ils travaillent infatigablement et emploient toutes leurs forces, tout leur savoir-faire à rapprocher l’heure de lai victoire sur le plus odieux des ennemis.
À l’étranger, beaucoup se sont demandé, surtout au début de la guerre, d’où venait ce grand patriotisme des populations de l’U.R.S.S. et la ténacité de l’Armée rouge. Nous savons que la source du patriotisme soviétique c’est l’amour de l’homme soviétique pour sa Patrie, pour son peuple, sa culture et ses mœurs. C’est parce que dans la grande famille soviétique tous les peuples sont égaux et pénétrés d’un respect, d’une confiance et d’une amitié réciproques, que l’Union soviétique est forte et invincible.
Si notre jeunesse fait preuve d’un patriotisme élevé et d’un héroïsme sans exemple, c’est avant tout parce qu’entre le Komsomol et le Parti communiste, le lien est indissoluble. Inspiré par le Parti, le Komsomol accomplit ses exploits pour le bien commun. L’histoire de notre Parti, de sa lutte pour les idéaux du peuple a été et continue d’être pour lai jeunesse une source intarissable d’héroïsme dans la Guerre nationale. Les buts fixés par notre Parti sont grandioses : il s’agit d’assurer le bonheur du peuple, son union fraternelle ; c’est pour réaliser ces buts que notre Parti a lutté et continue de lutter, et qu’avec lui et dirigé par lui, notre Komsomol combat avec abnégation entraînant à sa suite toute la jeunesse soviétique.
De tout cœur, nous félicitons le Komsomol léniniste-stalinien à l’occasion de son vingt-cinquième anniversaire, et nous lui souhaitons de nouvelles victoires et une gloire nouvelle.
Pravda, 29 octobre 1943